Une pléiade d’experts, de hauts cadres du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, des scientifiques et universitaires de haut niveau ont preis part à un colloque national afin de rendre compte de l’état des lieux des méthodes de lutte alternatives utilisées en Tunisie, comme levier de la sécurité alimentaire, la santé du consommateur et le respect de l’environnement.
Ces spécialistes de la protection des végétaux ont confronté leurs informations, les résultats de leurs enquêtes et recherches sur la question de l’utilisation des pesticides à usage agricole en Tunisie. La finalité étant de définir les approches et méthodes de lutte alternatives, identifier les filières prioritaires où l’utilisation des pesticides est importante et répondre à l’objectif du projet «Appui aux services de contrôles officiels des produits animaux et végétaux» financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec la direction générale de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles (DGSVCIA).
Des approches efficientes et durables
L’usage agricole des pesticides serait-il un mal nécessaire ? Leurs incidences néfastes sur la santé humaine et l’environnement sont à l’origine des inconvénients reconnus. Durant les travaux, le Pr. Mohamed Lahbib Ben Jamaa a précisé comment «sans eux, la moitié des récoltes serait perdue, la qualité sanitaire des denrées agricoles serait compromise et l’on ne pourrait pas répondre à la demande alimentaire mondiale». Mieux, dans leurs diversités, que ce soit les produits insecticides, fongicides, herbicides ou autres, ceux-ci ont pour rôle de permettre de sécuriser les récoltes, préserver la qualité des récoltes et protéger les cultures contre leurs bio-agresseurs. Si rien n’est fait, pas de produits agricoles. Pas moyen de préserver les récoltes et de protéger les cultures contre les agresseurs biologiques tels que les ravageurs, et insectes parasites.
Dans son allocution, Mohamed ElHady Sidatt, responsable de la production et protection des végétaux à la FAO, a rappelé l’urgence de prendre des dispositions pour réduire l’impact négatif des pesticides sur la santé humaine et l’environnement.
La FAO promeut l’utilisation rationnelle des pesticides et encourage le recours aux méthodes alternatives à la lutte chimique telles que la lutte intégrée et l’approche champ école paysan (CEP). M. Sidatt a également souligné l’importance de l’élaboration des guides phytosanitaires pour les filières prioritaires en Tunisie.
En Tunisie l’utilisation des pesticides est réglementée suite à la loi 92-72 du 3 août 1992, portant sur l’organisation de la protection des végétaux. Deux articles sont à retenir : Art 16 portant sur l’obligation d’une homologation ou d’une autorisation provisoire de vente pour tous pesticides à usage agricole avant d’être commercialisé ou utilisé; Art 17 relatif à l’obligation d’une autorisation préalable du ministère chargé de l’agriculture pour toute activité concernant le secteur des pesticides à usage agricole (agrément).
Il convient aussi de souligner l’obligation de répondre aux dispositions d’un cahier des charges pour tout usager, pour l’importation, pour les opérations de stockage, pour la distribution et la mise en vente.
Méthodes de lutte alternatives
Les débats et échanges ont mis en avant les pratiques non conformes observées sur le terrain telles que la non-utilisation des équipements de protection par les agriculteurs et agricultrices, l’usage non conforme de certains équipements, et plus grave, les pollutions provoquées par les récipients et matériaux après utilisation et l’impact de ces déchets sur l’environnement.
Cette problématique majeure a été débattue durant ce colloque et des pistes de réflexion ont été suivies sur la remise en question de l’utilisation non rationnelle des pesticides et la nécessaire prise de conscience des risques qu’ils peuvent générer pour l’environnement, voire pour la santé de l’homme et sur le développement durable.
En Tunisie, le recours aux méthodes de lutte alternatives à l’utilisation des pesticides conventionnels est de nos jours admise en tant que principal levier de la sécurité alimentaire, la santé du consommateur et le respect de l’environnement.
Aussi, la direction générale de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles, promeut des méthodes de lutte préventives afin de réduire les effets néfastes des pesticides.
Il s’agit de promouvoir l’approche agro -écologique et la lutte intégrée contre les ennemis des cultures pour assurer une agriculture durable. Ce qui permettra de remplacer autant que possible les intrants extérieurs par des processus naturels de régulation à favoriser.
Communiqué.
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