Khaled Al Mishri, président du Haut conseil d’Etat libyen, sorte de Sénat qui à Tripoli faisant office de contrepoids institutionnel au Parlement basé à Tobrouk, dans l’Est, a regretté le «retour de la dictature» en Tunisie, exprimant sa solidarité avec l’opposant emprisonné Rached Ghannouchi, leader du parti islamique Ennahdha.
Al Mishri, dirigeant de la mouvance islamiste libyenne, a déploré dans un message sur Twitter la détention en Tunisie du «président du parlement élu par le peuple, l’intellectuel militant Rached Ghannouchi, en raison d’une opinion qu’il a exprimée». «Cette évolution absurde témoigne du retour de la dictature, de l’injustice et du silence de la liberté d’expression en Tunisie», a-t-il ajouté.
«Ghannouchi, tu n’es pas seul», a aussi lancé Al Mishri.
Ghannouchi, 81 ans, le principal opposant au président Kaïs Saïed, est en prison depuis le 17 avril à la suite de déclarations dans lesquelles il a affirmé que la Tunisie serait menacée d’une «guerre civile» si les partis de gauche ou ceux de l’islam politique comme Ennahdha, était éliminés.
Lundi, Ghannouchi a été condamné en Tunisie à un an de prison par contumace pour «apologie du terrorisme» dans une autre affaire pour laquelle il a été entendu en février par le pôle judiciaire antiterroriste, à la suite d’une plainte déposée par un syndicaliste sécuritaire qui l’accusait d’incitation des Tunisiens à s’entre-tuer, pour avoir déclaré début 2022 lors des obsèques d’un responsable d’Ennahdha que le défunt «ne craignait ni les gouvernants ni les tyrans».
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