Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, a appelé les représentants des missions diplomatiques accréditées dans les pays européens et américains à se mobiliser davantage et à ne ménager aucun effort pour promouvoir les positions de la Tunisie à tous les niveaux et dans les différentes enceintes et plateformes.
Si le chef de la diplomatie tunisienne a cru devoir ainsi monter au créneau pour rappeler aux membres du corps diplomatique ce qui est censé faire partie de la mission qui leur est confiée, c’est parce qu’il a constaté, comme nous tous, que l’image extérieure de notre pays est complètement brouillée et que certaines positions exprimées par le président de la république Kaïs Saïed ne sont pas seulement incomprises mais également très critiquées à l’étranger.
Par ailleurs, l’image de la Tunisie dans les grands médias internationaux est très négative et ces chers ambassadeurs ne se dépensent pas outre mesure pour tenter de la rectifier et de la rééquilibrer un peu.
C’est pour tenter de redresser cette situation, que nous avions souvent déplorée dans ce journal, que Ammar a, au cours de cette réunion à distance, exhorté les diplomates tunisiens à œuvrer au renforcement et à l’amélioration des relations entre la Tunisie, les pays frères et amis, les organisations régionales et internationales et les sphères d’appartenance tunisiennes. Appel qui prend tout son sens au moment où notre pays traverse une grave crise financière et est même menacé de banqueroute, sans parvenir à mobiliser l’aide internationale dont il a besoin pour relancer son économie, même pas auprès des pays dits «frères et amis».
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié mercredi 5 juillet 2023, Nabil Ammar a également mis l’accent sur la nécessité d’offrir des services consulaires de qualité aux membres de la communauté tunisienne résidant à l’étranger, appelant à la résolution de toutes les difficultés que pourraient rencontrer les Tunisiens à l’étranger à travers une meilleure coordination entre les différents ministères et parties prenantes.
Difficile de ne pas lire dans ces exhortations un aveu que les services consulaires sont souvent déficients et les citoyens n’ont pas cessé de s’en plaindre. Le fait que plusieurs consulats attendent la nomination d’un consul depuis un an ou deux n’est sans doute pas étranger à cette situation. Et là la responsabilité de Ammar lui-même est largement engagée.
Des ambassadeurs, des délégués, des consuls généraux et des consuls, ainsi que des représentants des missions diplomatiques accréditées en Europe et en Amérique, ont participé à la réunion à l’étranger, qui a également abordé les préoccupations de cette communauté professionnelle, qui estime manquer de moyens matériels et humains pour accomplir convenablement les tâches qui lui sont confiées.
I. B.
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