Il y a 10 ans Mohamed Brahmi a été lâchement assassiné par des extrémistes religieux de 14 balles tirées à bout portant, devant son domicile, à la cité El-Ghazela au gouvernorat de l’Ariana. Hommage au martyr de la nation qui demeure vivant dans le cœur de ses compatriotes et de tous ceux qui l’ont connu…
Le 25 juillet 2013, les Tunisiens s’apprêtaient à célébrer la fête de la république, quand l’accablante nouvelle est tombée : Mohamed Brahmi père de 5 enfants, député de gauche et fervent opposant au parti islamiste Ennahdha a été tué par balles devant chez lui…. Il s’agit alors du 2e assassinat en moins de 6 mois, en Tunisie, après celui de son camarade Chokri Belaïd, tué le 6 février de la même année.
Mohamed Brahmi était député à l’Assemblée nationale constituante (ANC), élu sur une liste du Mouvement du peuple (MP) et avait contribué, en 2012 à la création du Front populaire, la coalition rassemblant les partis de gauche, dont il est devenu l’un des principaux dirigeants. Tout au long de son mandat il s’est particulièrement illustré par ses critiques du gouvernement et averti l’opinion contre la montée du terrorisme.
Défenseur des libertés et des droits humains, il était un fervent opposant à l’obscurantisme et à l’intégrisme religieux et a toujours dénoncé les dérives et les abus du parti islamiste Ennahdha, alors au pouvoir. Il a, notamment, révélé l’existence d’un trafic d’armes, dans le sud de la Tunisie, dans lequel il pointe du doigt l’implication d’une «police parallèle» au service du parti de Ghannouchi.
Outre la douleur et la tristesse son assassinat a déclenché un vaste mouvement de protestation dans tout le pays et avait alors notamment contribué au départ du gouvernement Ali Larayedh et à la mise en place d’un gouvernement de technocrates dirigé par Mehdi Jomaa.
Né le 15 mai 1955 à Sidi Bouzid, Mohamed Brahmi, titulaire d’un diplôme en comptabilité de l’Institut supérieur de gestion (ISG) était enseignant de son état.
Son engagement politique lui a valu plusieurs arrestations dans les années 1980 alors qu’il était membre du Mouvement des étudiants arabes progressistes et unionistes, et après la révolution tunisienne et son élection à l’ANC, Mohamed Brahmi a démissionné du Mouvement du peuple, suite à un différend interne notamment sur le rapprochement de certains de ses membres avec le parti islamiste.
Il a créé le Courant populaire début juillet 2013, en poursuivant son militantisme et son combat pour une Tunisie libre… Il a été lâchement assassiné un triste et inoubliable 25 juillet de la même année, laissant le souvenir d’un homme engagé, intègre et qui aimait son pays plus que tout…
Si cet assassinat politique a été revendiqué par le terroriste franco-tunisien lié à Daech Boubaker El Hakim, 10 ans après les commanditaires n’ont quant à eux toujours pas payé cet acte odieux et le vrai hommage qui pourrait être rendu au martyr de la nation, c’est que la vérité soit révélée et que justice soit faite…
Yûsra Nemlaghi
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