La cybercriminalité, le rôle de l’Agence nationale de sécurité informatique (Ansi), ainsi que la nécessité d’une coordination avec certains pays pour mettre fin aux cybercrimes et à l’impunité des diffamateurs sur les réseaux sociaux ont été au centre des préoccupations de Kaïs Saïed.
Ces sujets ont été évoqués lors d’une réunion de le président de la république, à Carthage, avec les ministres de la Justice, Leila Jaffel, de l’Intérieur, Kamel Feki et des Technologies de la Communication, Nizar Ben Neji, ainsi qu’avec de hauts responsables de la sécurité.
Selon un communiqué de la présidence d la république, Saïed a souligné que «les menaces de mort, les atteintes à l’honneur, la propagation de rumeurs, les insultes et la diffamation n’ont aucun rapport avec la liberté de pensée et d’expression», ajoutant qu’«il n’y aura pas de répit dans la lutte contre les abus à travers les réseaux qualifiés de sociaux».
«Bien sûr, les libertés sont garanties par la Constitution et les conventions internationales, mais la loi doit être appliquée à ceux qui commettent des actes interdits par la loi», a insisté le président, soulignant que «les campagnes de diffamation et les menaces visent parfois des personnes ou des parties spécifiques, ce qui montre que cela est prémédité et géré par des groupes qui veulent semer le chaos et déstabiliser le pays».
A l’issue de la réunion, les ministres de l’Intérieur, de la Justice et des Technologies de la communication, ont annoncé, dans un communiqué commun, avoir lancé des poursuites judiciaires pour démasquer les personnes qui gèrent des pages, des comptes et des groupes en Tunisie et à l’étranger visant à «nuire aux intérêts de l’Etat» en produisant, diffusant et publiant de fausses informations à des fins de dénigrement, de diffamation et de préjudice à autrui, et portant atteinte à la sécurité publique, à la paix sociale, aux intérêts et aux symboles de l’Etat tunisien.
Les trois ministres ont souligné que quiconque diffuserait ou partagerait tout contenu posté par ces groupes et pages serait poursuivi, ajoutant que la liste des pages et groupes intéressés sera prochainement rendue publique.
Il reste cependant à espérer que cet empressement du président de la république et de ses ministres à vouloir sanctionner ceux qui portent atteinte aux responsables de l’Etat soit valable aussi pour les opposants politiques qui sont victimes, eux aussi, d’atteintes de toutes sortes à travers les pages se réclamant du président de la république et parlant même parfois en son nom.
C’est ce que la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a répliqué dans une vidéo publiée hier soir sur les réseaux sociaux, rappelant que ceux qui l’ont diffamée et diffusée de fausses informations la concernant, portant même atteinte à son honneur, n’ont jamais été inquiétés par la justice.
I. B.
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