Pour espérer revenir à sa production de 2010, soit 8 millions de tonnes, contre à peine 3 à 3,5 millions de tonnes aujourd’hui, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) devra beaucoup investir dans la rénovation et ses équipements.
C’est dans le cadre de cette démarche qu’elle prendra livraison, début septembre prochain, d’un premier lot d’équipements et de machines, acquis dans le cadre d’un programme d’investissement estimé à 236 millions de dinars (MDT). Ces équipements sont destinés à consolider le système d’extraction de phosphate brut et de production du phosphate commercial.
Dans une déclaration à l’agence Tap, le directeur de l’information et de la communication au sein de la CPG, Ali Al-Hoshati, a indiqué que la compagnie prendra livraison début septembre et par étapes, le premier lot d’équipements pour améliorer sa capacité d’extraction de phosphates brut des mines de surface dans les délégations d’Oum El-Laraies, Metlaoui, Mdhilla et Redeyef.
Il s’agit de 18 camions de transport d’une capacité de 60 tonnes, 6 machines hydrauliques et 3 machines rotatives, ainsi que 6 chargeuses sur roues de 4,5 m3 chacune outre des équipements pour renforcer la capacité de l’entreprise à transporter le phosphate brut et à extraire le phosphate commercial, moyennant un investissement de 65 MDT.
La CPG prévoit également d’annoncer le mois prochain un appel d’offres pour l’acquisition d’un nouveau lot de machines et d’équipements d’une valeur de 183 MDT. Il s’agit de 36 engins, camions, excavatrices rotatives et hydrauliques de grande et moyenne taille et autres.
Dans le cadre de ce programme d’investissement, qui prendra fin en 2024, l’entreprise cherche à renouveler 30% de ses équipements d’extraction, renforçant ainsi sa capacité à extraire le phosphate brut des mines de surface.
Selon le chargé de la communication, le renforcement des capacités d’extraction de la société permettrait de sécuriser et d’assurer «la fluidité et la durabilité» du fonctionnement des unités commerciales de production de phosphate brut.
Depuis 2011, la CPG a subi un déclin spectaculaire de la production de phosphate en raison des tensions sociales et des protestations dans la région du bassin minier.
Le niveau de production annuelle de phosphates commercial de 2011 à 2022 n’a pas dépassé 3,5 millions de tonnes, contre 8 millions de tonnes en 2010, année de référence.
La vétusté des équipements et la faible disponibilité des unités de production sont également des raisons pour lesquelles l’entreprise n’a pas encore récupéré son rythme de production d’il y a une douzaine d’années. D’ailleurs, la capacité de production des 10 laveries de l’entreprise a diminué en 2022 à 5,5 millions de tonnes par an.
Il faut dire que l’entreprise qui, jadis, renflouait les caisses de l’Etat, souffre aujourd’hui de difficultés financière, en raison notamment des dépenses faramineuses pour payer les salaires de milliers de bras cassés qui ne font rien et exigent cette rente perpétuelle d’un Etat faible et mal gouverné.
I. B. (avec Tap).
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