La restructuration de la dette extérieure ne pourra pas alléger de manière significative le fardeau de la dette de la Tunisie, car une grande partie de cette dette est contractée auprès de créanciers multilatéraux qui ne renégocient pas leurs dettes, indique un récent rapport publié par le Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center.
La dette publique extérieure ne représente qu’une petite partie de la dette publique totale de la Tunisie, puisqu’une grande partie de cette dette publique est intérieure, révèle le rapport, qui considère que les programmes du Fonds monétaire international (FMI) restent nécessaires, sachant que celui relatif à un prêt de 1,9 milliard de dollars est suspendu depuis octobre 2022.
Ces programmes doivent être adaptés à la réalité du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), estiment les auteurs du rapport, ajoutant que ces programmes jouent plusieurs rôles en période de crise financière, comme la mobilisation de liquidités, identification du volume des restructurations de dettes, imposition de conditions relatives aux politiques générales…
La plupart des programmes du FMI mis en œuvre dans la région Mena ont contribué à stabiliser la situation financière des pays, mais n’ont pas conduit à une croissance significative.
Pour parvenir à la croissance souhaitée, ces programmes doivent aller au-delà des solutions à court terme, souligne la même source.
«Les crises qui frappent les pays de la région Mena comme la Tunisie ont révélé des faiblesses majeures, notamment la rareté des emplois ‘‘sérieux’’ et la mauvaise qualité des services publics», souligne le rapport.
Pour remédier à ces faiblesses, le centre préconise le développement de stratégies nationales «crédibles» allant au-delà des mesures d’austérité et des réductions des dépenses.
Les autorités tunisiennes ont refusé les conditions posées par le FMI pour apporter un soutien financier.
Bien que la Tunisie n’ait pas obtenu le prêt du FMI, elle a réussi à améliorer le solde budgétaire, qui a enregistré un excédent de 58,8 millions de dinars (MDT), au cours du premier semestre 2023, selon le rapport sur les «Résultats provisoires de l’exécution du budget», récemment publié par le ministère des Finances.
Selon le même rapport, les dettes extérieures de la Tunisie sont passées de 5.607,7 MDT à fin juin 2022 à 2.710,3 MDT au cours du premier semestre 2023, enregistrant, pour la première fois depuis 2011, une baisse de 51,6%.
Source : Tap.
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