Evoquant l’augmentation des arrivées de migrants dans l’île italienne de Lampedusa, Antonio Tajani a déclaré que «la situation n’est pas explosive, elle a déjà explosé». Et il a ajouté, en forçant le trait : «Un mouvement de millions et de millions de personnes et il n’y a pas de murs qui tiennent : regardez l’histoire des invasions barbares, elles n’ont pas été arrêtées par l’armée romaine, l’armée la plus forte de l’histoire militaire».
Le ministre des Affaires étrangères italien parlait depuis New York, aujourd’hui, lundi 18 septembre 2023, et répondait à la presse italienne à une question sur la pression migratoire en provenance d’Afrique , un sujet qu’il compte porter à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Lorsque Kaïs Saïed a parlé des «hordes des migrants subsahariens», des voix se sont élevées dans les capitales occidentales pour dénoncer ce qu’elles ont considéré comme un discours raciste. Il faut dire que le président tunisien n’y est pas allé par le dos de la cuillère, en invoquant la théorie raciste du «grand remplacement» et un vague complot visant à changer l’identité arabo-musulmane de la Tunisie. Soit, mais on n’a pas entendu ces mêmes voix déplorer les excès de langage du ministre italien des Affaires étrangères qui qualifie les réfugiés et les demandeurs d’asile de barbares qui s’attaquent à l’Empire… européen.
D’ailleurs, le nouveau plan en 10 points pour contrer l’immigration irrégulière présenté par la présidente du Conseil européen, Ursula van der Leyen, lors de sa visite, dimanche 17 septembre 2023, à Lampedusa, vise à muscler davantage la politique migratoire européenne, en envisageant des opérations militaires de sécurité maritime pour renvoyer les migrants vers leurs ports de départ, notamment en Tunisie et en Libye.
«Les résolutions de l’Onu sont importantes mais des initiatives concrètes sont nécessaires, je pense par exemple que les camps d’accueil du HCR pourraient être élargis pour les femmes qui fuient et les familles en difficulté, celles qui sont coincées dans le désert et risquent de mourir», a déclaré Tajani, qui a également souligné la nécessité d’investissements économiques et financiers, de la BEI au FMI, mais aussi de la création d’une véritable banque de développement en Afrique.
I. B.
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