Amnesty International a publié un communiqué, ce lundi 2 octobre 2023, à propos de la situation en Tunisie, estimant que les droits et les libertés sont menacés et accusant le président de la république Kaïs Saïed de s’attaquer à l’indépendance de la justice.
Communiqué Amnesty :
Les avancées obtenues après la révolution en Tunisie sont menacées. Depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, le président Kaïs Saïed multiplie les attaques contre les droits humains, en portant atteinte à la liberté d’expression et d’association ainsi qu’au droit à un procès équitable. Les propos racistes qu’il a tenus en 2023 ont déclenché une vague de violence envers les personnes migrantes et réfugiées dans le pays.
Quel est le problème ?
Des parlementaires et autres responsables politiques tunisiens de premier plan, des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des militant·e·s ont été pris pour cible pour avoir contesté la mainmise du président sur tous les pouvoirs et la répression menée par son gouvernement. Ces personnes ont fait l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires, d’interdictions de voyager et d’enquêtes pénales.
Depuis le 25 juillet 2021, la justice a ouvert des enquêtes visant au moins 39 personnes qui n’avaient fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, dont certaines ont été jugées par un tribunal, en vertu du Décret-loi n° 54, qui offre une large latitude aux autorités pour réprimer la liberté d’expression et s’ingérer dans la vie privée en ligne.
En outre, le président Kaïs Saïed s’est attaqué à plusieurs reprises à l’indépendance de la justice en dissolvant le Conseil supérieur de la magistrature et en révoquant arbitrairement 57 juges et procureurs.
À la suite de ses propos discriminatoires, des centaines de personnes migrantes et réfugiées ont été victimes d’agressions, d’expulsions ou d’arrestations arbitraires sans qu’aucun responsable présumé ne soit amené à rendre des comptes pour ces atteintes aux droits humains.
Ce que vous pouvez faire
Agissez maintenant en appelant le président tunisien et d’autres autorités à mettre fin à la répression de plus en plus dure des droits humains, notamment du droit à la liberté d’expression et d’association, à faire respecter les droits des personnes migrantes et réfugiées et à ne pas compromettre l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Communiqué
Donnez votre avis