Il n’y aura pas une «deuxième nakba», a assuré le président de la république, Kaïs Saïed, en recevant, mardi 17 octobre 2023, au Palais de Carthage, le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, faisant ainsi allusion à la défaite et à l’exode des Palestiniens de 1947 qu’Israël tente de réitérer aujourd’hui à Gaza.
Lors de cet entretien, le chef de l’Etat a évoqué la situation en Palestine à la lumière des crimes de génocide et des opérations de déplacement forcé perpétrés par l’entité sioniste, soulignant que 64% des martyrs et des blessés sont des femmes et des enfants.
Le chef de l’État a vivement épinglé l’entité sioniste qui fait fi des droits de l’homme et du droit international humanitaire, affirmant que cet Etat commet les atrocités les plus criardes avant de vendre son image de «victime».
Le président de la république a souligné que nous assistons à l’heure actuelle à un «tournant historique» en Tunisie et dans le monde, soulignant que les forces nationales et internationales libres doivent être en phase avec l’histoire.
Haro sur «l’ennemi intérieur» !
Après avoir ainsi désigné l’ennemi extérieur, à savoir l’Etat sioniste et ses protecteurs occidentaux, le chef de l’Etat a cru devoir aussi désigner l’ennemi intérieur (il y’en a tellement depuis peu!). Evoquant l’avancement des activités du gouvernement ainsi que son programme d’action pour la période à venir, il a réaffirmé que la Tunisie «fait face à des défis socio-économiques et financiers de taille». «Nous n’avons d’autre choix que de les relever avec nos propres moyens, capacités et choix», a-t-il assuré, ajoutant que «la Tunisie n’acceptera aucune forme de tutelle de qui que ce soit». Et de préciser que pour parvenir à cette fin, il est un devoir impérieux d’accélérer le processus d’audit et de vérification des recrutements de complaisance et/ou politiques effectués dans le secteur public au cours de la dernière décennie.
Le chef de l’Etat a souligné à ce propos la nécessité de demander des comptes à ceux qui font obstacle à ce que plusieurs projets soient achevés bien que les fonds pour leur exécution soient alloués, laissant entendre que des personnes ou des lobbys au sein de l’administration boycottent le travail de l’Etat, une manière de justifier le bilan pour le moins mitigé du gouvernement depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.
«Quiconque constitue un obstacle ou fait preuve de laxisme doit être tenu pour responsable», a prévenu le chef de l’Etat, rappelant que le pays mène à l’heure actuelle «une bataille de libération nationale sans merci».
Il reste, bien entendu, à définir cet ennemi présumé ou à lui donner un visage. Car, pour l’instant, cet ennemi intérieur qui sert à justifier l’impuissance de l’Etat et son incompétence, reste fantomatique, si ce n’est une fable politique de mauvais goût et qui ne trompe que ceux qui veuillent bien se laisser tromper.
I. B. (avec Tap).
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