Le ministre de l’Intérieur Kamel Feki a présidé, vendredi 17 novembre 2023, à Nefta, gouvernorat de Tozeur, la cérémonie d’inauguration du Centre de formation conjointe en gestion intégrée des frontières en présence de son homologue autrichien Gerhard Karner, du ministre de l’Immigration du Danemark Kaare Dybvad Bek et l’ambassadrice des Pays-Bas à Tunis, Josephine Frantzen, pays européens partenaires du projet. Un journal autrichien rend compte de l’événement dans l’article ci-dessous.
L’accord migratoire conclu cet été entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie «commence lentement à produire ses effets», a déclaré jeudi 16 novembre 2023 le ministre de l’Intérieur de l’Autriche Gerhard Karner (ÖVP) lors d’un voyage de trois jours dans notre pays. Selon Frontex, 1.652 personnes ont quitté la Tunisie pour l’Europe en octobre, contre 16.396 en septembre. L’Autriche veut apporter sa contribution en formant des gardes-frontières [tunisiens, Ndlr].
Cependant, le démarrage de l’accord sur la migration n’a pas été facile. Plusieurs institutions européennes ont critiqué l’accord, qui stipule que la Commission européenne (CE) pourrait verser une aide financière pouvant atteindre 900 millions d’euros au pays économiquement durement touché. Tunis elle-même a remboursé 60 millions d’euros d’aide budgétaire en octobre, et le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, a déclaré : «En aucun cas la Tunisie ne peut servir de garde-frontière pour d’autres pays».
Peu après l’annonce de l’accord, il y a eu une sorte de «panique», mais l’accord apporte désormais ses premiers résultats. «Il est important que nous soutenions la Tunisie dans la protection des frontières; elle peut compter sur notre soutien», a déclaré Karner, qui a eu un entretien avec son homologue tunisien Kamel Feki jeudi dernier. Cela se fait «sur un pied d’égalité» et la coopération avec le pays tiers se déroule bien, a souligné le ministre autrichien. Et d’ajouter : «J’ai toujours dit : la sécurité du continent plutôt que le sauvetage en mer. Les gens ne devraient même pas entreprendre le dangereux voyage à travers la mer.»
L’année dernière, l’Autriche a dénombré 13 126 demandes d’asile en provenance de Tunisie, contre 348 cette année après la suppression de l’exemption de visa en novembre 2022. La réunion bilatérale comprenait également la signature d’un accord de secours en cas de catastrophe. «Il s’agit d’une aide rapide et non bureaucratique», a souligné Karner. Des pays comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont déjà conclu des accords de ce type.
Le point central du voyage a été l’ouverture, vendredi 17 novembre, d’un centre de formation pour les gardes-frontières.
L’Autriche et le Danemark ont financé conjointement le centre, qui peut accueillir 200 futurs gardes-frontières. L’Autriche a contribué à hauteur de près d’un million d’euros. Karner et le ministre danois des Migrations, Kaare Dybvad Bek, ont remis à cette occasion leurs certificats aux 15 premiers diplômés. «Nous pensons de la même manière que les Danois, malgré les différentes familles de partis», a déclaré Karner à propos de son homologue social-démocrate.
Karner explique pourquoi l’Autriche suit sa propre voie malgré l’accord avec l’UE : «L’UE a une responsabilité globale, mais chaque État membre a également une responsabilité. Nous voulons ici envoyer un signal et faire avancer le dossier.»
Le projet a été coordonné par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) basé à Vienne, sous la direction de l’ancien vice-chancelier de l’ÖVP Michael Spindelegger. La prochaine étape consiste à agrandir les installations sanitaires et un terrain de sport; les Pays-Bas ont également annoncé leur participation au projet. «Nous ne vous donnons pas (ICMPD, ndlr) de l’argent en vous disant ‘faites quelque chose avec’, c’est une tâche concrète du projet», a assuré Karner. Différents modules font partie de la formation, dont un sur la manière dont les droits de l’homme sont respectés.
Traduit de l’allemand.
D’après K.AT News.
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