Israël, l’Occident et la solution finale en Palestine

Ceux qui espèrent un cessez-le-feu définitif à Gaza peuvent déchanter. Il ne faut plus se faire d’illusions : il n’y aura pas de cessez-le-feu définitif en Palestine tant que la bande de Gaza ne sera pas rasée et ses habitants chassés ou exterminés. Ainsi en a décidé Israël, l’enfant illégitime et gâté d’un Occident génocidaire.

Par Abderrahmane Cherfouh *

Parallèlement au génocide qu’ils sont en train de perpétrer à Gaza, les colons israéliens, sous l’œil bienveillant de leur armée, s’approprient par les armes les terres des Palestiniens en Cisjordanie, tuant et massacrant à volonté tous ceux qui s’opposent à leur ignoble dessein.

Ne pouvant cautionner ces tueries, Gérard Araud, l’ancien ambassadeur de France en Israël et son ancien représentant à l’Onu, a réagi en déclarant ceci: «Profitant de la tragédie à Gaza, on voit bien les colons israéliens qui se livrent à des violences aux dépens des Palestiniens», avant de qualifier la situation de «nettoyage ethnique au détail»«On en profite pour se débarrasser d’un village gênant, d’une agglomération, voire d’une famille», a-t-il expliqué.

Malgré le climat délétère que fait régner actuellement le lobby sioniste pro-israélien parmi la classe politique et les médias en France, l’ancien diplomate français a persisté en rappelant que «175 Palestiniens ont été tués en deux mois» en Cisjordanie, selon des chiffres provenant du ministère de la Santé palestinien, et que des «villages ont été vidés avec la connivence de l’armée (israélienne)». «Ce qui se passe à l’heure actuelle en Cisjordanie est absolument scandaleux.  En réalité, ce que les colons sont en train de faire, c’est un nettoyage ethnique au détail», a-t-il lancé.

La solution finale en Palestine  

Ces déclarations de M. Araud sont intervenues au moment où des hommes de main du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sont montés au créneau dans tous les plateaux de télévision en France, où ils sont régulièrement invités et cajolés par des pseudo-journalistes, pour mener une campagne d’éradication totale du peuple palestinien, au moment où les colons sionistes s’accaparent de plus en plus de terres palestiniennes, où l’armée israélienne terrorise les Palestiniens en Cisjordanie et les massacre à Gaza, et où les soi-disant défenseurs du droit international gardent un silence complice…

Tout cela laisse planer l’idée d’une mise en place de la solution finale en Palestine, à savoir l’extermination de la population locale minutieusement préparée dans des laboratoires occultes et que n’hésitent pas à évoquer les sionistes eux-mêmes.

Voici, d’ailleurs, deux «échantillons» qui prouvent les intentions diaboliques de l’État génocidaire israélien et de ses  émules : «Je me fiche éperdument des 2 millions de Gazaouis. Moi ce qui m’importe, c’est la vengeance des 1300 Israéliens, femmes, bébés», a lancé David Antonelli, sur le plateau de la chaîne I24 New (Vidéo). Et d’ajouter : «Pour moi, il y a un rectificatif important à faire : on ne va pas réoccuper Gaza, on va récupérer Gaza. Gaza, c’est la terre d’Israël. Il ne faut pas oublier que c’est des territoires – pout moi qui suis croyant –, on doit les récupérer, en fin d’histoire, certes, mais voilà on y est peut-être».

La déclaration de ce fasciste en herbe, président d’une obscure association Corse-Israël, est discriminatoire, raciste et abjecte qui doit relever de la justice. Mais qu’attend la France pour le présenter devant les juges? Pour ce genre de déclaration, l’article 225-1 du code pénal français est sans équivoque.

Autre «échantillon» : Meyer Habib, un soi-disant député franco-israélien, très vulgaire et très controversé, qui s’est fait corriger maintes fois par ses collègues de l’Assemblée nationale pour ses déclarations intempestives, agressives et excessives. Il est, dit-on, l’œil, l’ouïe et le principal conseiller de Netanyahou en France. En réponse aux déclarations de Gérard Araud, citées plus haut, ce dernier n’a pu trouver mieux pour parer à la vérité assénée pas l’ancien diplomate que de déverser ce miasme putride : «Un Israélien ne sera jamais un colon en Judée. Un Français peut être un colon en Algérie, au Togo, un Britannique en Rhodésie mais un juif ne sera jamais un colon en Judée». Ces propos ahurissants qui dépassent tout entendement prouvent, s’il en est besoin, que M. Habib a été complètement désarçonné par M. Araud au point  d’en perdre des nerfs et de manquer de décence.

Par conséquent, les repères se brouillent tellement qu’on assiste sidérés à des déclarations telles que celles de ces deux fascistes en herbe tentant de donner une leçon d’histoire cousue de fil blanc. Le fascisme assumé de ces deux «terroristes cathodiques» ne se cache plus. Il s’affiche même fièrement, au mépris des principes de la déclaration universelle des droits de l’homme. Voilà la conséquence des politiques criminelles que l’État hébreu génocidaire encourage depuis 1948 et qui trouve toujours des défenseurs en Occident !

La complicité criminelle de l’Occident

En tout état de cause, cette offensive sioniste ne doit rien au hasard et elle n’aurait pas eu lieu sans le soutien aveugle des États-Unis au gouvernement d’extrême droite actuellement en place en Israël. Les déclarations du président américain Joe Biden et ses prises de position en faveur d’Israël ont, en effet, légitimé le massacre de la population de Gaza au nom du «droit d’Israël à se défendre». Elles poussent à penser que cette solution finale a été négociée et finalisée dans des laboratoires occultes américano-israélo-européens.

«Pour l’Europe, nous construirions là-bas [en Palestine] un morceau du rempart contre l’Asie; nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie», disait Theodor Herzl, père du sionisme politique, dans son livre ‘‘L’Etat des Juifs’’ publié en 1896, une phrase qui reste toujours d’actualité et qui semble inspirer le tandem diabolique Biden-Netanyahou actuellement à la manœuvre à Gaza et en Cisjordanie.

«Je peux vous dire qu’il n’y aura plus de Hamas. Et il n’y aura pas d’autorité civile qui éduque les enfants à haïr Israël, à tuer les Israéliens, à anéantir l’Etat d’Israël», a déclaré, de son côté, Netanyahou. «Nous serons toujours à vos côtés», lui a répliqué le secrétaire d’État américain Antony Blinken, ajoutant avec une complaisance qui frise la complicité criminelle : «Vous êtes peut-être assez forts pour vous défendre seuls, mais tant que les États-Unis existeront, vous n’aurez jamais à le faire».

Qui auraient cru que ces «démocrates», ces grandes âmes sensibles aux drames humains, s’autoproclamant défenseurs de la liberté, aident sournoisement l’entité sioniste dans ses besognes criminelles. 

Il semble évident que ceux qui espèrent un cessez-le-feu définitif à Gaza peuvent dès à présent déchanter. Il ne faut plus faire d’illusions : il n’y aura pas de cessez-le-feu définitif en Palestine tant que la bande de Gaza ne sera pas rasée et ses habitants chassés ou exterminés. Ainsi en a décidé Israël, l’enfant illégitime et gâté d’un Occident génocidaire.

Tous les appels à un cessez-le-feu lancés par l’Onu et diverses personnalités et ONG à travers le monde ont laissé de marbre l’entité sioniste. Pour Israël, peu importe la manière dont Gaza sera rayée de la carte, seule la fin justifie les moyens. On peut parler d’occupation, de colonisation, d’apartheid, de racisme, de massacre, d’extermination, de barbarie, de génocide, de nettoyage ethnique, de fascisme, de nazisme… Rien ne semble pouvoir ébranler un système construit sur la force et la puissance. En un mot, le rejeton de l’Occident continue de défier le monde en toute impunité, convaincu de la protection absolue de ses mentors.

Dans l’autre camp, c’est-à-dire le Sud global : silence sur toute la ligne. On se contente d’observer et de compter les points. Jamais de mémoire d’observateur, ce Sud global n’a paru aussi résigné face aux exactions sionistes et leurs protecteurs, mis à part quelques rares pays. Cet état de fait est inexplicable. Des pays qui se sentent «piégés» et qui se trouvent devant le dilemme suivant: garder le silence et ne pas se mouiller ou rompre l’omerta et s’attirer les foudres de l’oncle Sam.

Quant aux Arabes, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux mêmes. Pour paraphraser Aicha Al-Horra qui, voyant son fils Boabdil déverser des larmes pour avoir perdu son royaume de Grenade, lors de la Reconquista chrétienne, en 1492, lui lança cette célèbre phrase: «Ne pleure pas comme une femme pour ce que tu n’as pas su défendre comme un homme».

* Médecin au Canada.

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