La Tunisie est le seul pays à avoir classé le phosphogypse comme substance dangereuse, alors qu‘il peut être valorisé dans de nombreux domaines, notamment l’agriculture, l’industrie des matériaux de construction (illustration) et les infrastructures routières.
Les participants à une journée scientifique sur la valorisation du phosphogypse ont recommandé de réviser le cadre juridique tunisien régissant cette substance en la retirant de la liste des matières dangereuses et la considérer comme une substance productive.
Le phosphogypse est le gypse non naturel, issu du traitement industriel des minerais calciques fluorophosphatés, pour la fabrication de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés. Cette substance constitue l’un des principaux vecteurs de pollution à Sfax et Gabès, les deux sites où se trouvent les industries phosphatières.
Cette journée scientifique a été organisée conjointement par les ministères de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, de l’Environnement et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec des chercheurs universitaires et différents acteurs économiques, et avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ( Berd) et l’ambassade britannique à Tunis. Elle s’est tenue sous le thème: «Comportement mécanique des briques de phosphogypse non cuites utilisées comme matériau de construction», jeudi 14 décembre 2023, à Gafsa.
Les participants ont souligné la nécessité de sensibiliser toutes les parties prenantes à la nécessité de valoriser le phosphogypse et d’initier son exploitation dans plusieurs domaines.
Ces recommandations font suite aux conclusions d’un comité scientifique constitué avec la participation de tous les acteurs du domaine, qui a révélé que l’expérience scientifique, industrielle et de laboratoire en Tunisie a démontré la possibilité de valoriser le phosphogypse dans de nombreux domaines, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des matériaux de construction et des infrastructures routières, montrant les perspectives prometteuses, notamment la valeur économique et environnementale de cette substance.
Ce comité a également souligné que la proportion de métaux lourds et d’éléments radioactifs contenus dans les phosphogypses tunisiens est relativement faible, au regard des critères et limites de risque fixés par la législation internationale en vigueur et ceux adoptés par la recherche scientifique.
La Tunisie est le seul pays à avoir classé les phosphogypses comme substance dangereuse, contrairement à d’autres pays.
La journée scientifique a été l’occasion d’élaborer une approche participative, en coordination avec les chercheurs, les universitaires et les ministères et structures concernés, pour la classification des phosphogypses, avec la possibilité de les utiliser à des fins de développement tout en préservant l’environnement.
L’événement a approfondi le sujet du phosphogypse avec des professionnels des domaines juridiques et techniques, afin de connaître l’expérience mondiale et la gestion de cette substance et son utilisation dans de nombreux pays.
I. B. (avec Tap)
Donnez votre avis