L’étude sur l’offre exportable tunisienne dans le cadre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) a révélé que le prêt-à-porter et les chaussures figurent parmi les produits promoteurs de la Tunisie en Afrique à l’horizon 2027.
Cette étude a fait ressortir que certains produits ne seraient plus à fort potentiel qu’auparavant (certains produits alimentaires, en papier et articles en céramiques…), et devraient être remplacés, tandis que le potentiel demeure le même pour d’autres (certains produits électriques, chimiques et minéraux…), a indiqué Lotfi Hamza consultant en politiques économiques lors d’un atelier de restitution tenu vendredi 22 décembre 2023, à Tunis.
Le potentiel d’exportation inexploité de la Tunisie vers l’Afrique en 2027 serait de l’ordre de 527 millions de dollars, soit 25% de plus que le montant de l’exportation réelle actuelle, selon l’exposé présenté lors de cet atelier. Cette augmentation reposera sur 43 produits dont 25 sont anciens et 18 nouveaux, a fait savoir l’expert.
Pour un autre expert, Touhami Chabir, le plan d’action opérationnel de la stratégie nationale de la Zlecaf, actuellement en phase de validation, devrait faire l’objet d’une évaluation régulière et une mise à jour périodique avec une fréquence adaptée à la nature changeante de l’environnement commercial régional et international.
L’expert a mis l’accent, dans ce cadre, sur la nécessité d’adopter une approche dynamique dans la gestion de ce plan d’action opérationnel vu que les conditions économiques, politiques et commerciales peuvent évoluer.
Il s’agit a-t-il ajouté, d’identifier des occasions fixes de suivi, réunissant les parties prenantes (représentants gouvernementaux, le secteur privé et les experts…), d’évaluer les progrès et d’ajuster les stratégies en fonction des changements de contexte.
D’après Chabir, grâce à l’instauration de cette cadence de suivi régulier, la Tunisie s’assurera une adaptabilité continue et maximisera l’efficacité de la mise en œuvre de sa Stratégie nationale de la Zlecaf, contribuant ainsi au succès de l’intégration économique régionale.
Il a rappelé, par ailleurs, que le plan en question vise à promouvoir la compétitivité économique et l’intégration régionale en maximisant les avantages de la Zlecaf pour la Tunisie et de mettre en œuvre des mesures spécifiques visant à renforcer les capacités productives, faciliter les échanges commerciaux intra-africains, favoriser l’investissement et positionner la Tunisie comme un acteur clé au sein du marché continental.
En effet, ce plan repose sur sept axes. Le premier, porte sur la politique commerciale pour accélérer le développement du commerce intra-africain.
Les deuxième et troisième axes portent, respectivement, sur la facilitation des échanges et la capacité de production et la compétitivité des biens et des services. L’objectif est de réduire le temps nécessaire pour acheminer les marchandises à l’entrée et à la sortie du territoire tunisien et accélérer la circulation des marchandises à travers les corridors, ainsi que la création des chaînes de valeur régionales et continentales afin d’accroître la production locale et le commerce des biens produits en Afrique.
Le quatrième axe porte sur la qualité des infrastructures portuaires, logistiques, de communication et énergétiques, afin de développer des mécanismes innovants, juridiques, financiers et autres pour des projets de développement d’infrastructures multi-pays.
Les cinquième et sixième axes portent respectivement sur l’accès au financement pour le commerce pour développer et renforcer les institutions et mécanismes financiers africains afin de promouvoir le commerce et l’investissement entre les pays de la Zlecaf et l’accès à une information commerciale fiable, en vue de combler le déficit d’information et améliorer les opportunités du commerce intra-africain.
Quant au septième axe, il porte sur la libre circulation des facteurs liés au travail et à l’investissement. Il vise à accroître la mobilité intra-régionale de la main-d’œuvre grâce à l’harmonisation des lois du travail, des affaires et de l’investissement.
De son côté, Slim Driss a rappelé de la stratégie nationale de mise en œuvre de l’accord Zlecaf présentée en 2022 vise à définir le cadre institutionnel et économique de mise en œuvre de l’accord et de mettre en évidence les principales opportunités commerciales et de création de valeur ajoutée pour tirer pleinement parti des marchés nationaux, régionaux et mondiaux dans le cadre de la Zlecaf.
Cette stratégie vise, également, à permettre de déterminer les principales opportunités et les secteurs prioritaires pour la production et le commerce.
Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), l’accord Zlecaf, signé à Kigali (Rwanda) le 21 mars 2018, est une étape clef du programme africain d’intégration.
Pour la CEA, des actions prioritaires doivent être entreprises à court et à moyen- termes pour que la Zlecaf génère les résultats attendus. «Les stratégies nationales intègrent un plan d’actions prioritaires qui implique les entités publiques et privées concernées et s’échelonnent une perspective d’action à court, moyen et long termes», a-t-elle indiqué.
Pour rappel, la Tunisie a ratifié, le 22 juillet 2020, la Convention relative à la Zlecaf, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde ayant le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes avec un PIB de plus de 2 500 milliards de dollars et d’inaugurer une nouvelle ère de développement pour le continent.
D’après Tap.
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