La guerre à Gaza n’est pas encore finie. Contrairement à l’euphorie qui a caractérisé les fanfaronnades des dirigeants de l’État sioniste au début de la guerre. Les Israéliens ne semblent plus partager cet optimisme. Et pour cause…
Par Dr Abderrahmane Cherfouh *
Au fil du temps, on s’aperçoit que tout cela n’était que verbe creux. Face à la résistance héroïque du peuple palestinien, le ton des dirigeants sionistes a changé et le scepticisme commence à gagner du terrain dans leur camp. Les dernières déclarations de Benjamin Netanyahu le prouvent.
Le 25 décembre, le Premier ministre israélien a annoncé une intensification des combats livrés par son armée, alors qu’ils étaient déjà intenses et massifs. Il a en outre déclaré. «Ça sera une longue guerre qui n’est pas près de finir».
Voilà qui remet les pendules à l’heure. Toute la «stratégie» de l’armée sioniste, qui repose généralement sur les guerres éclaires, doit être remise en cause et ses dirigeants apprendre à tempérer leur ardeur face à un adversaire farouche et vaillant, alors qu’ils étaient allés vite en besogne, se croyant invincibles et infaillibles. Ils pensaient ne faire qu’une bouchée de la résistance palestinienne et arriver à bout de leurs forces dans un laps de temps très court. Les choses ne se sont pas déroulées comme le prévoyaient les «stratèges».
Gaza est toujours debout, meurtrie mais debout
Malgré tout les énormes destructions qu’elle a subies, la bande de Gaza continue à résister et à subir avec bravoure les bombardements intensifs et permanents qui se chiffrent à des dizaines de milliers de tonnes de bombes larguées, sans s’écrouler et sans abdiquer. Face à ce sacrifice légendaire, la peur a changé de camp. Les déclarations triomphalistes des assassins des femmes et des enfants ont laissé place au doute, au découragement, et parfois même à la peur et à la résignation chez certains d’entre eux.
Alors que Netanyahu et son ministre de la Défense espéraient une guerre éclaire en affichant, tout au début, une confiance totale sur la force sans pareille de leur armée et du potentiel militaire le plus puissant aligné depuis 1948 et le plus sophistiqué qui devait, en quelques jours d’après eux, détruire la résistance palestinienne, éradiquer la Hamas, libérer les otages, et cela avec un nombre insignifiant de pertes de soldats . Tels étaient les objectifs qu’ils s’étaient fixés. La suite des événements allait complètement chambouler leurs plans.
Netanyahu, qui bénéficie de l’immunité et de l’impunité que lui accorde un Occident complice de ses crimes de guerre, a perdu son pari et a subi un échec humiliant face à un adversaire très modeste qui a peu de moyens et qui ne dispose même pas de défense aérienne.
Après 80 jours de bombardements intensifs et sans répit, Gaza est toujours debout malgré la perte de plus de 20.000 morts en majorité des civils, sans compter les disparus encore sous les décombres, la destruction quasi-totale de la ville avec tout ce qu’elle possède comme infrastructure. Présentement, aucun coup décisif n’a été encore porté aux membres du Hamas qui ont subi peu de pertes, contrairement aux populations civiles qui sont volontairement ciblées par les Israéliens, qui veulent les exterminer ou les forcer à quitter la terre de leurs ancêtres.
La prolongation de la guerre aura certainement des effets négatifs sur l’armée sioniste qui est incapable de se battre toute seule et dont la moitié est constituée de mercenaires fortement payés et aura aussi des répercussions fâcheuses et psychologiques sur la population israélienne dont une bonne partie commence à plier bagage et prendre la poudre d’escampettes, n’ayant pas suffisamment d’attache avec la terre qu’ils ont spoliée; et ce contrairement aux Palestiniens qui s’accrochent vaille que vaille à la terre de leur ancêtres malgré des propositions, venant du Canada entre autres, qui leur ouvre la porte pour un statut temporaire de 3 ans en tant que réfugiés.
À cela, il faut ajouter la réaction de sympathie des peuples dans le monde entier. En Europe, aux États-Unis, au Canada, et partout ailleurs, les manifestations de soutien aux Palestiniens ont été d’une puissance inégalée jusque-là.
Gaza renaîtra et enterrera ses agresseurs
La dénonciation du génocide des Palestiniens exprimée partout dans le monde risque de s’amplifier. Dans les pays arabes et islamiques, la volonté populaire s’est exprimée dès les premiers instants de la guerre et les premiers bombardements israéliens en manifestant une totale solidarité avec les Palestiniens.
Depuis le début de la guerre, plus d’une dizaines de milliers de raids aériens, des milliers de tonnes de bombes continuent de tomber sur Gaza et malgré des rapports de forces inégaux entre l’entité sioniste et la résistance palestinienne, la stratégie sioniste comptant sur la puissance de feu et la haute technologie, les Palestiniens ont réussi à tenir la dragée haute aux occupants sionistes et déjoué les prévisions triomphalistes des «stratèges» sionistes qui se sont toutes avérées fausses. En pliant, mais sans rompre, la Palestine a, d’une certaine façon, remporté la première bataille. Et la prolongation de ce conflit, dans le cadre d’une guérilla urbaine, nous réservera certainement d’autres surprises.
Par ailleurs tout le monde sait que les sionistes projettent de renvoyer les Palestiniens de la terre de leurs ancêtres. Ils sont en train de commettre un crime contre l’humanité, un génocide à ciel ouvert, voulu et planifié dans une totale impunité. Or, l’histoire nous a toujours appris qu’on ne renvoie pas les peuples aussi facilement de la terre de leurs ancêtres.
Les agressions, déportations et tueries barbares qui durent depuis 1948 n’ont nullement entamé la volonté d’indépendance des Palestiniens. Il y a des choses qui ne peuvent pas être détruites : le courage, la volonté de survivre, la détermination à ne jamais abdiquer ou courber l’échine devant l’envahisseur. Et, en 70 ans de martyre, les Palestiniens ont démontré qu’ils possèdent ce courage et cette détermination.
Gaza n’est pas morte et ne mourra jamais. Elle renaîtra de ses cendres et refleurira. Comme Varsovie, Hiroshima et Nagasaki. Elle sera le symbole de la résistance et du courage face à une coalition américano-sioniste qui tente de l’effacer de la terre.
Gaza entrera par la grande porte dans l’histoire de cette humanité qui a enterré Hitler, Mussolini, Pol-Pot, Sharon et autres dirigeants sanguinaires. Demain, cette même humanité enterrera aussi Netanyahu, Biden et tous leurs acolytes.
* Médecin au Canada.
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