Faiza Rahem a publié hier, samedi 9 février 2024, sur sa page Facebook, le poste suivant (traduit du dialectal tunisien) où elle défend son époux, Issam Chebbi, le secrétaire général du parti républicain (Al-Joumhouri), incarcéré depuis bientôt un an dans le cadre d’une vague affaire de complot contre la sûreté de l’Etat, et les autres prisonniers politique.
«Aujourd’hui, nous avons observé un sit-in devant le théâtre [municipal de Tunis] en solidarité avec les prisonniers d’opinion qui croupissent dans les prisons de l’occupation, pardon ‘‘les prisons de la tyrannie’’. Jusqu’à présent, ils n’ont pas été interrogés ni n’ont été confrontés à des preuves irréfutables ou des faits qui les confondent. Et le pouvoir actuel incarné essentiellement par Kaïs Saïed continue de se venger d’eux et rejette toutes les demandes de libération et d’appel, faisant fi de toutes les valeurs de la justice.
«Pire encore, j’entends aujourd’hui une femme qui les qualifie [les prisonniers politiques] de ‘‘voleurs’’, un qualificatif qui ne leur correspond pas, car ils sont innocents, et s’ils étaient des voleurs, ils ne resteraient pas douze mois sans être auditionnés. Selon moi, le pouvoir de Kaïs Saïed a commis un outrage envers d‘‘honorables personnes qui font honneur à leurs familles, leurs amis et tous les Tunisiens qui les soutiennent et qui croient en leur innocence. Ce pouvoir qui a nui à la réputation de ces honorables personnes, je voudrais lui dire que la Tunisie étouffe sous les dettes, alors qu’il continue à dépenser de l’argent public pour financer des élections, des entreprises communautaires… Je leur demande de dire aux Tunisiens combien ils ont dépensé dans ces futilités.
«En vérité, nous n’avons jamais été des voleurs, ni ne seront jamais des voleurs. Si nous avions vraiment volé, montrez-nous, devant tous les Tunisiens, ce que nous avons volé !
«Le seul délit pouvant être reproché à Issam Chebbi et à ses camarades [Khayam Turki, Abdelhamid Jelassi, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi et Jawher Ben Mbarek] c’est l’amour de la Tunisie, un pays qui n’exclut ni ne marginalise personne, la Tunisie pour tous les Tunisiens. Et si le ministère public a des choses à dire, qu’il le fasse. Nous sommes des citoyens, non des bêtes que vous maltraitez à votre guise et à la réputation desquels vous portez atteinte pour qu’une femme stupide nous traite de voleurs.»
I. B.
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