Les Etats-Unis ont abusé hier, mardi 20 février 2024, du droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu, et ce pour la 3e fois en moins de quatre mois, pour empêcher une résolution exigeant un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza. Un blanc-seing donné à Israël pour poursuivre son génocide contre les Palestiniens…
Par Khémaïs Gharbi *
Le mauvais usage du droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu est un sujet d’inquiétude croissante dans le paysage géopolitique mondial.
Fondamentalement, le droit de veto a été instauré dans la Charte des Nations Unies pour garantir que les grandes puissances participant à la création de l’Onu puissent prévenir les conflits majeurs entre elles, tout en contribuant à maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant, au fil du temps, cet instrument a été utilisé de manière abusive, détournant son objectif initial et sapant les principes fondateurs de l’Onu.
L’un des aspects les plus alarmants de l’abus du droit de veto est son utilisation pour bloquer des résolutions visant à instaurer des cessez-le-feu dans des zones de conflit. Au lieu de favoriser la résolution pacifique des crises et de protéger les populations civiles, certains membres permanents du Conseil de sécurité ont choisi de maintenir les hostilités, prolongeant ainsi les souffrances humaines et empêchant tout progrès vers la paix.
Cette manipulation cynique du droit de veto représente un échec flagrant des valeurs humanitaires et des principes de coopération internationale sur lesquels l’Onu a été fondée.
De plus, l’abus du droit de veto reflète un détournement de l’esprit qui avait animé les fondateurs de l’Onu. Ces derniers avaient accordé ce privilège aux grandes puissances dans le but de prévenir les guerres et de favoriser la résolution des conflits par le dialogue et la diplomatie. Cependant, l’utilisation répétée du veto pour des motifs purement politiques ou pour servir des intérêts nationaux étroits témoigne d’un mépris flagrant pour ces idéaux et compromet sérieusement la légitimité de l’Onu en tant qu’organe de gouvernance mondiale.
En conséquence, il est impératif de remédier à cette situation en réformant le Conseil de sécurité de l’Onu afin de limiter l’abus du droit de veto et de rendre ses décisions plus représentatives et responsables. Une réforme significative permettrait de renforcer la crédibilité de l’Onu en tant qu’acteur efficace dans la promotion de la paix et de la sécurité mondiales, tout en garantissant une meilleure protection des droits humains et une réponse plus efficace aux crises humanitaires.
En conclusion, l’abus du droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu, tel que celui utilisé pour la 3e fois hier, mardi 20 février 2024, en moins de quatre mois par les États-Unis pour empêcher un cessez-le-feu à Gaza, est affligeant. Il constitue une trahison des principes fondamentaux de l’organisation et représente une menace pour la paix et la sécurité internationales.
Hélas, d’autres Etats l’ont aussi utilisé dans le passé pour d’autres conflits. Il est temps de mettre fin à ces pratiques destructrices et de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur de la paix, de la justice et de la solidarité.
Soyons très prudents, et n’oublions pas que l’organisation qui a précédé la création des Nations unies, je veux parler de la Société des Nations qui avait son siège à Genève avant la Deuxième Guerre mondiale, n’a été abolie et remplacée par l’Onu qu’après la survenance d’une guerre mondiale. N’attendons pas la survenance, à Dieu ne plaise, d’un conflit majeur avant de réformer cette organisation pour la rendre plus attentive au malheur des gens et imperméable au veto abusif et intempestif des uns ou des autres. La paix, objectif suprême de l’humanité, mérite un engagement inébranlable et une action concertée pour surmonter les obstacles qui entravent sa réalisation.
* Traducteur et écrivain.
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