Les plaintes en justice sont tellement banalisées en Tunisie que, bientôt, tous les Tunisiens vont devoir passer devant le juge. L’ex-ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, va en faire l’expérience à ses dépens.
En effet, Me Ahmed Ben Hassana a confirmé, dans une déclaration à Mosaïque FM, aujourd’hui, mercredi 27 mars 2024,avoir déposé plainte contre Mme Ketat Guermazi au nom de plusieurs fonctionnaires du ministère des Affaires culturelles qui accusent l’ex-ministre, entre autres, de complot contre la sûreté de l’Etat, ajoutant que cette plainte a été déposée auprès du procureur de la république près du tribunal de première instance de Tunis.
Les accusations se basent sur des postes et des documents, pour la plupart publiés sur Facebook, affirmant qu’elle avait des liens avec un étranger qui aurait été derrière sa nomination à la tête du ministère, ainsi que son implication dans l’affaire dite du «Groupe des 25» dans laquelle est poursuivi et incarcéré depuis novembre 2022 Walid Balti, ancien conseiller au ministère de la Jeunesse et des Sport et ex-gérant d’une société de paris sportifs.
Sans entrer dans les détails de cette nouvelle affaire, qu’on nous permette d’exprimer quelque réserve sur les allégations ainsi présentées, et qui font accréditer l’idée que la nomination d’un membre du gouvernement par le président de la république peut être influencée par une partie étrangère.
On sait que Mme Guermazi s’est fait beaucoup d’ennemis pendant son passage à la tête du département de la culture et que son limogeage, annoncé le 12 mars par un décret de la présidence de la république, a été accueilli avec un mélange de soulagement et de satisfaction. Certains dans le milieu de la culture et des médias s’en sont même réjouis tapageusement. Mais cette manière de sortir les couteaux – et c’est le cas de le dire – pour abattre un adversaire tombé de son piédestal a quelque chose de vraiment pathétique et participe d’un esprit de vengeance qui déshonore les plaignants.
I. B.
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