Meloni : «Merci à la Tunisie de lutter contre le trafic d’êtres humains»

«Sur le thème de la gestion des migrations, je tiens une nouvelle fois à remercier les autorités tunisiennes et le président Saïed pour le travail que nous essayons de mener ensemble contre les trafiquants d’êtres humains.»

C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre Giorgia Meloni à Tunis, à Tunis – où elle s’est rendue en mission de quelques heures avec le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, sa collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Anna Maria Bernini, et la le vice-ministre des Affaires étrangères Edmondo Cirielli –, et ce après sa rencontre avec le président Kaïs Saïed, aujourd’hui, mercredi 17 avril 2024.

«Nous savons que la Tunisie ne peut pas devenir le pays d’arrivée des migrants, la coopération doit être renforcée dans ce domaine, nous voulons impliquer les organisations internationales, travailler sur les rapatriements mais surtout sur les flux réguliers», a-t-elle ajouté, à l’issue de cette rencontre, qui s’est déroulée au Palais présidentiel de Carthage et a duré environ une heure.

«Nous voulons travailler avant tout sur les flux réguliers : comme nous l’avons fait avec le décret sur les flux qui permet à environ 12 000 citoyens tunisiens formés de pouvoir venir légalement en Italie. Sur le front de la migration légale, je pense que l’Italie peut faire beaucoup plus , mais il est fondamental qu’ensemble nous travaillions pour continuer à combattre les esclavagistes du troisième millénaire, les organisations mafieuses qui exploitent les aspirations légitimes de ceux qui voudraient une vie meilleure pour gagner de l’argent facilement», a souligné Meloni.

La coopération avec la Tunisie est une priorité pour l’Italie

Le gouvernement italien a signé «quelques accords importants avec la Tunisie, qui montrent combien cette relation bilatérale est clairement politique mais aussi composée d’étapes très concrètes, de jalons sur lesquelles construire nos idées».

Ces accords, a-t-elle ajouté, démontrent «une fois de plus à quel point la coopération avec la Tunisie est absolument une priorité pour l’Italie à de nombreux points de vue. Et c’est aussi une partie du travail que l’Italie réalise avec le Plan Mattei pour construire la coopération dans le domaine sur un pied d’égalité avec les nations africaines, ce qui est finalement bénéfique pour tous».

Les deux pays ont signé un protocole d’accord entre le ministère italien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, un accord de soutien au budget général de l’État tunisien, et un protocole d’accord relatif à l’octroi d’une ligne de crédit italienne en faveur des PME tunisiennes.

Comme l’ont expliqué des sources italiennes à la veille de la visite, l’un des thèmes centraux de la réunion sera la coopération en matière de migration, et la signature de trois instruments dans le cadre du Plan Mattei : un accord sur le soutien direct au budget de l’Etat tunisien en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables; une ligne de crédit pour les petites et moyennes entreprises tunisiennes; un protocole d’accord portant sur la coopération universitaire.

Dans ce contexte, la Tunisie fait partie des pays africains avec lesquels l’Italie collabore le plus dans le programme de recherche Horizon Europe (elle a reçu 50,8 millions d’euros de financement) et en termes de taux de diplômés dans les matières STEM, elle est la deuxième derrière la Malaisie dans le monde.

Il demeure essentiel que les autorités tunisiennes poursuivent leur action pour lutter contre le trafic et la traite des êtres humains et pour contenir les départs irréguliers, ont souligné des sources italiennes à l’occasion de la mission de Meloni à Tunis, la quatrième en dix mois.

Lutte contre les flux migratoires illégaux

L’Italie, soulignent les mêmes sources, continue d’être fortement engagée en faveur de la Tunisie, considérée comme un élément fondamental de stabilité en Méditerranée et en Afrique du Nord. Et Rome, explique-t-on, s’emploie activement à promouvoir des relations positives entre l’Union européenne (UE) et Tunis en soutien au mémorandum du 16 juillet.

Dans ce cadre de la coopération en matière de lutte contre les flux migratoires illégaux, chapitre central dans les relations entre les deux pays, les autorités tunisiennes parlent de plus de 40 000 personnes interceptées par voie maritime et terrestre depuis janvier. Rome espère que cette activité se poursuivra et garantit son engagement à assurer la mobilité légale pour des raisons professionnelles, également grâce au mémorandum dans ce domaine signé le 20 octobre.

A la veille de la visite de Meloni, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a lancé un appel pour «mettre fin aux violations subies par les immigrés tunisiens en Italie». «Meloni considère la Tunisie uniquement comme un point frontalier avancé où les contrôles peuvent être renforcés pour empêcher les arrivées en Italie, quel que soit le coût humanitaire. Il en a besoin comme d’une carte électorale, en Italie et en Europe, pour promouvoir le succès de le modèle anti-immigration », a déclaré le FTDES.

I. B. (avec Ansamed).

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