«Un plan d’investissement visant le renforcement de la compétitivité de la chaine de valeur de l’apiculture en Tunisie sera publié, bientôt, avec un livre blanc et des fiches d’actions et des réformes nécessaires recommandées».
C’est ce qu’a indiqué, lundi 20 mai 2024, Sana Zitouni, ingénieur général à l’Office de l’élevage et pâturage (OEP), qui intervenait lors d’un atelier national sur le thème : «Le secteur apicole en Tunisie : importance économique et environnementale face au changement climatique», ajoutant que ce plan est basé sur une étude intitulée «Elaboration d’une initiative de renforcement de la compétitivité de la chaine de valeur apicole à Siliana et Kairouan». Et que sa mise en œuvre nécessite un financement de 650 000 dinars. «Une enveloppe de 160 000 dinars sera mobilisée à travers le Programme d’adaptation au changement climatique des territoires vulnérables de Tunisie (Pacte) et le reste fera l’objet de requêtes aux différents bailleurs de fonds», a ajouté Zitouni.
Six lignes d’actions sont recommandées en fonction des défis et des opportunités identifiés, a encore indiqué Zitouni, qui en a cité, entre autres, l’amélioration des conditions de la production et de la qualité des miels, la préservation et le développement du potentiel botanique mellifère, ainsi que le développement et la création de marques locales de miel de qualité et de miels labélisés.
Il s’agit également de la promotion et l’appui à la commercialisation et à la distribution des marques des miels locaux de qualité et des miels labélisés, de la mise en place d’un signe officiel de la qualité pour le miel et l’appui à l’organisation de la transformation et de la commercialisation.
Les signes officiels de qualité (Siqo) constituent une garantie apportée au consommateur que les produits alimentaires qu’il achète respectent un cahier des charges défini.
Intervenant à cet atelier, Abderraouf Ajimi, chef de cabinet auprès du ministre de l’Agriculture a souligné l’importance du secteur apicole en Tunisie, qui constitue une source de revenu pour de nombreux entrepreneurs dans le milieu rural, notamment des femmes.
Il a mis l’accent sur la nécessité de relancer l’activité apicole à travers le regroupement des acteurs intervenants dans la chaine de valeur et l’identification des domaines d’intervention qui permettent d’améliorer les techniques de production, de valorisation et d’adaptation aux impacts des changements climatiques ainsi que les techniques de commercialisation.
Des étudiants spécialisés en intelligence artificielle (IA) ont présenté, au cours de cet atelier, un projet préparé avec le ministère de l’Agriculture. Il s’agit d’une application mobile avec un site web qui permet de détecter l’activité de l’abeille (abeilles, quantité pollen, présence des prédateurs…) et faire ressortir des alertes pour avertir l’apiculteur. Cette solution basée sur l’IA, permet d’après ses initiateurs de préserver l’environnement, garantir une bonne race d’abeilles et partant assurer la pérennité du secteur.
En Tunisie, l’apiculture aide, à travers la pollinisation, à lutter contre la perte de terres, la désertification, la déforestation et la pénurie de ressources en eau.
La pollinisation animale contribue à 30% de la production alimentaire mondiale, et les cultures pollinisées par les abeilles contribuent à environ un tiers de l’alimentation humaine totale.
D’après Tap.