Ce n’est plus un scoop, mais face à l’aggravation du stress hydrique, les autorités ne cessent de tirer la sonnette d’alarme : la situation hydrique en Tunisie est très critique. Le but étant de mettre les citoyens devant leur responsabilité et de les inciter à maîtriser leur consommation.
Selon le directeur central chargé de l’économie de l’eau à la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), Chawki Ben Mansour, le citoyen doit adopter un comportement d’économie d’eau, sachant que l’économie de près de 120 litres par famille et par jour pourra fournir 30 millions de mètres cubes par an, ce qui aidera à résoudre ce problème qui risque de s’aggraver avec le changement climatique.
Dans un entretien avec l’agence Tap, Ben Mansour a indiqué que la Sonede a mené il y a une semaine une campagne de sensibilisation des citoyens à la situation critique en matière d’eau potable en raison de la sécheresse et du déficit pluviométrique, dont souffre le pays depuis plusieurs années.
Le stock d’eau au niveau des barrages tunisiens, qui constituent le plus important fournisseur d’eau potable, est estimé à environ 720 millions de mètres cubes, enregistrant une régression d’environ 200 millions de mètres cubes par rapport aux niveaux de la même période de l’année dernière.
La Sonede produit environ 720 millions de mètres cubes d’eau potable par an, rappelle encore le responsable, ajoutant que les réserves des barrages tunisiens ont atteint leurs plus bas niveaux dans les différentes régions.
La situation requiert une synergie entre les différentes parties et l’adoption d’un comportement rationnel dans le traitement du dossier de l’eau.
A travers une vaste campagne médiatique, la Sonede compte beaucoup sur la conscience citoyenne qui devra accorder une grande importance au sujet de l’eau potable et la maîtrise de sa gestion. Elle cherche également à renforcer ses capacités d’approvisionnement.
Selon Ben Mansour, l’adoption par les citoyens d’un comportement rationnel de consommation d’eau potable peut fournir entre 100 et 120 litres d’eau par jour au niveau de chaque famille, une quantité comparable à celle que peut fournir un petit barrage d’eau. Et cela est d’autant plus nécessaire voire pressant que la demande d’eau en Tunisie à l’heure actuelle dépasse de moins l’offre disponible.
«Si les barrages étaient entièrement remplis, nous ne serons pas dans une position critique au niveau de l’approvisionnement en eau potable», a insisté le responsable, rappelant que ces barrages sont à moins du tiers de leur capacité et appelant les citoyens à soutenir les politiques d’économie d’eau.
La Sonede œuvre de son côté à adopter les différents instruments qui contribuent à l’économie de l’eau et qui rationalisent la consommation en intervenant pour renouveler les réseaux et traiter les cas de fuite impliquant le réseau dans un délai court afin de prévenir les pertes. Mais la solution est dans la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes.
I. B. (avec Tap).