Les binationaux et la montée de l’extrême droite en France

Les Français vont aller aux urnes demain, dimanche 7 juillet 2024, pour le second tour des législatives anticipées et, jusqu’à hier, dernier jour de campagne électorale, les sondages prédisent une confirmation de la montée de l’extrême droite. Ce qui n’est pas pour rassurer les étrangers en France, qu’ils soient en situation régulière ou non, mais aussi les binationaux, qui sont dans le collimateur de ce mouvement politique anti-immigration qui frappe sérieusement désormais aux portes du pouvoir.  

Khémaïs Gharbi

Les journaux français rivalisent ces derniers jours pour essayer d’influencer leur lectorat en amplifiant les préoccupations exprimées par certaines communautés étrangères vivant en France face à l’arrivée potentielle au pouvoir du Rassemblement National (RN), un parti d’extrême droite connu pour son opposition à l’immigration.

Certains de ces journaux affirment que beaucoup d’étrangers, y compris les binationaux, pourraient quitter la France pour se protéger contre les risques de racisme et de discrimination, particulièrement dans le domaine de l’éducation.

Concernant cette crainte, il est légitime de reconnaître que les préoccupations liées à la montée de l’extrême droite xénophobe peuvent affecter le sentiment de sécurité et de bien-être des communautés étrangères en France.

La crainte  des binationaux

Toutefois, il est important de noter que les décisions individuelles de départ dépendront largement de l’expérience personnelle de chacun et des politiques concrètes qui seront effectivement mises en place.

Quant à l’éventualité d’un départ massif, il est peu probable qu’il soit initié de manière proactive par le nouveau pouvoir politique ou par les binationaux eux-mêmes. Les mouvements migratoires sont principalement guidés par des facteurs économiques plutôt que politiques. Les individus migrent là où ils trouvent des opportunités économiques et professionnelles, et non en réponse directe à des changements politiques.

Les besoins économiques de la France continueront de déterminer l’attrait pour les migrants qualifiés, incluant des professions telles que médecins, ingénieurs informaticiens, infirmiers, ouvriers qualifiés, techniciens spécialisés, et bien d’autres. Tant que ces opportunités existent, il est peu probable que l’économie française connaisse un exode massif de talents étrangers.

En conclusion, bien que les élections et les changements politiques puissent influencer le climat social, les mouvements migratoires restent essentiellement motivés par des conditions économiques stables et des opportunités de travail.

* Ecrivain et traducteur.

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