L’ancien ministre et ancien président du parti Courant démocrate (Attayar) Mohamed Abbou a posé une question, «anodine et innocente», dans un poste facebook publié le 12 août 2024, après l’annonce de la liste préliminaire des candidats à la présidentielle du 6 octobre prochain.
La liste annoncée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) comprend, rappelons-le, en face (ou à côté) de Kaïs Saïed, le président sortant, Zouhair Maghzaoui, candidat du mouvement Echaâb, de tendance nationaliste arabe, et Ayachi Zammel, secrétaire général du parti Azimoun, une formation confidentielle sans identité politique précise.
Mohamed Abbou s’est demandé si un débat télévisé contradictoire sera organisé entre les candidats dont les noms seront annoncés dans la liste définitive, début septembre prochain, comme cela s’est passé du reste en 2019, avec la participation du candidat Saïed. Débat auquel lui-même avait participé en tant que candidat, lors de la campagne pour le 1er tour.
«Ce débat doit être organisé en coordination entre la commission électorale et la Télévision nationale, étant donné que les prérogatives de la Haica [Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle] lui ont été arrachées», écrit Abbou, en se demandant, très innocemment, «si le candidat Kaïs Saïed acceptera d’y participer».
Il convient de rappeler ici que Mohamed Abbou était un fervent défenseur du recours à l’article 80 de la constitution de 2014 pour sonner la fin de la recréation et mettre fin au régime dominé par les islamistes d’Ennahdha et les opportunistes de Qalb Tounes issu des élections de 2015. Et c’est ce qu’a justement fait le président Saïed en proclamant l’état d’exception le 25 juillet 2021.
A ceux qui lui reprochent aujourd’hui de critiquer un processus politique qu’il avait antérieurement défendu et même encouragé, Abbou rétorque que Saïed a largement outrepassé les stipulations de l’article 80.
I. B.