Présidentielle tunisienne : Zouhair Maghzaoui tombe le masque  (ٍVidéo)

«Je ne suis pas, comme le prétendent certains, un simple décor électoral pour préparer la voie à un second mandat du président Kaïs Saïed», a lancé Zouhair Maghzaoui, dont la candidature a été retenue par la commission électorale pour la présidentielle du 6 octobre prochain. Vidéo.

Imed Bahri

Le secrétaire général du mouvement Echaâb (nationaliste arabe) a fait cette déclaration dans une vidéo postée sur sa page Facebook, dimanche 18 août 2024, en réponse à ceux qui doutent du sérieux de sa candidature et qui évoquent, à l’appui de leurs doutes, le fait qu’il était, jusque-là, l’un des plus fervents soutiens au projet politique que Saïed a inauguré par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.  

Parlant de lui-même à la troisième personne, en toute modestie, l’ancien fonctionnaire de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a ajouté : «Ceux qui connaissent Zouhair Maghzaoui et son passé politique et syndical savent qu’il n’a jamais peur et lorsqu’il s’engage dans un projet impliquant l’intérêt national il y va jusqu’au bout».

«Je ne serais pas un faux témoin», a-t-il indiqué, répliquant à ceux qui l’accusent de servir la soupe à Saïed et de faire de la figuration pour donner un semblant de crédibilité à une élection qui, à leurs yeux, n’en a pas, puisque beaucoup de candidats crédibles et ayant de réelles chances de l’emporter ont vu leurs candidatures rejetée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Il a ajouté qu’il ne cherche pas, à travers sa candidature à «réaliser des desseins personnels ou à accéder à quelque poste». «Je suis un candidat libéré de tout calcul étroit et des contraintes des lobbys», a-t-il aussi martelé, sans préciser de quels lobbys il parle, puisque, de toute façon, il est de notoriété publique qu’il a toujours été proches des cercles syndicaux et des mouvements nationalistes arabes. Sa vigoureuse défense des dictateurs déchus et de ceux encore en place (Assad and co.) est connue de tous.     

D’un autre côté, et pour dissiper tout malentendu au sujet de son soutien indéfectible et définitif à Saïed, Maghzaoui a démenti ce qu’il a qualifié de grand mensonge relayé par certains à son propos selon lequel sa candidature vise à «préparer le retour du régime du 24-Juillet», par allusion au système qui était en place avant la prise en main de l’Etat par le président sortant. Et là nous n’avons aucune raison pour ne pas le croire sur parole : Maghzaoui reste un Saïedien pur jus, même s’il se mesurera à lui lors de la prochaine présidentielle, et l’on se demande d’ailleurs toujours pourquoi.

Cela dit, le slogan de campagne de Maghzaoui est « Une autre Tunisie est possible ». Reste à savoir laquelle. Une Tunisie nationaliste arabe, à la manière de Kadhafi, Saddam et Assad ? Non merci, pas pour moi ! Et qu’il me pardonne mon incompréhension : sa position et sa posture sont trop sophistiquées pour ma petite cervelle.

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