Le conflit russo-ukrainien et la guerre menée par Israël contre Gaza et le Liban confirment, s’ il en est encore besoin, la solidarité active du bloc judéo-chrétien, d’un côté, et de l’autre, la soumission quasi-définitive du monde arabo-musulman qui ne pèse plus désormais sur l’échiquier mondial, malgré ses richesses naturelles, notamment le pétrole et le gaz qui font tourner l’économie de ce même monde judéo-chrétien. (Illustration : Carte des 3 empires au IXe siècle : l’empire musulman en vert, avant son éclatement).
Habib Glenza *
Je réside depuis quelques années dans un pays, la Pologne, qui continue à jouer un rôle clé dans l’aide militaire à l’Ukraine. La totalité de l’armement occidental transite en effet par ce pays au vu et au su de la Russie. Mieux encore, ce pays héberge, depuis l’invasion russe de l’Ukraine, plus de 5 millions d’Ukrainiens venus y trouver refuge. Le gouvernement polonais leur accorde non seulement l’asile mais aussi des aides sociales et le droit de résidence qu’il refuse par ailleurs aux réfugiés syriens, irakiens et autres, fuyant les conflits au Moyen-Orient souvent provoqués ou alimentés par l’Otan, le bras armé du bloc judéo-chrétien.
Cette hospitalité polonaise est d’autant plus incroyable que les Ukrainiens avaient massacré, entre 1942 et 1944, 100 000 Polonais, notamment juifs, massacres qualifiés de génocide par le parlement polonais le 22 juillet 2016.
Le fruit amer de la traitrise
En face, et durant presqu’un an de guerre à Gaza, le monde arabo-musulman était non seulement incapable d’aider militairement la résistance palestinienne, mais pire encore, les pays arabes riverains se refusaient clairement de faire passer la nourriture, l’eau, le fuel et les médicaments à une population complètement abandonnée et livrée à la sauvagerie des génocidaires israéliens, obtempérant ainsi aux ordres de l’Etat sioniste. Ces Etats sont complices du génocide sioniste de nos frères palestiniens, parce que la Palestine gêne leurs intérêts avec l’entité sioniste.
Cette traitrise des Arabes ne date pas d’aujourd’hui. N’a-t-elle pas conduit au partage du monde musulman à l’époque du Sultan ottoman Abdelhamid II, harcelé par Théodore Hertzel pour qu’il lui cède un bout de terrain en Palestine en contrepartie d’une somme colossale pouvant couvrir largement la dette de l’empire ottoman à cette époque. Le refus et l’intransigeance du Sultan Abdelhamid II ont d’ailleurs accéléré le processus de démantèlement de l’empire ottoman, grâce à la traitrise du Chérif Hussein de la Mecque qui rêvait de devenir le roi des Arabes voire l’émir des croyants. Les Anglais, qui le manipulaient, lui ont promis de devenir le roi des Arabes après le démantèlement de l’empire ottoman qui existait depuis 600 ans. Le Cham fut partagé en quatre pays: le Liban et la Syrie sous protectorat français, la Jordanie et la Palestine sous protectorat britannique. Le 2 novembre 2017, une déclaration signée par Arthur Balfour, adressée à Lionel Walter Rothschild, célèbre financier juif du mouvement sioniste, annonça la création de l’Etat sioniste en Palestine et l’exil de Cherif Hussein à Nicosie, le fruit amer de sa félonie.
C’est pour dire que ce qui s’écrit aujourd’hui sous nos yeux, en Palestine et au Liban, n’est que la continuité d’une chaîne de trahisons qui ont vu de brillantes dynasties ayant longtemps régné sur le monde (Omeyade, Abbasside et autres Ottomane), se démanteler et tomber comme un château de cartes et le monde arabo-musulman devenir ce qu’il est aujourd’hui : une poussière d’individus.
* Consultant en exportation.