La Tunisie face au défi du vieillissement de la population

La Tunisie va rejoindre bientôt les pays aux prises avec le vieillissement de sa population et devrait se préparer à cette échéance en prenant des mesures préventives.

Selon la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Asma Jabri, qui intervenait ce lundi 18 novembre 2024 lors de la séance plénière à l’Assemblée consacrée à l’examen du budget de son département pour l’année 2025, le taux des personnes âgées va dépasser 17% en 2029 contre 13% en 2018.

Ces indicateurs démographiques imposent à l’Etat de préparer une vision prospective et de mettre en place des politiques sociales et sanitaires adaptées aux besoins de cette catégorie de la population dont le nombre va s’accroître au fil des ans, a indiqué la ministre.

Par ailleurs, l’Etat va mettre en place des incitations pour les investisseurs privés afin qu’ils créent des centres d’hébergement et de soins pour les personnes âgées, à commencer par la révision du cahier des charges relatif à cette activité.

Un nouveau cahier des charges va aussi être élaboré relatif aux centres d’hébergement et de soins pour les personnes âgées étrangères résidant en Tunisie, dont le nombre augmente d’une année à l’autre. Ces personnes sont attirées par le climat clément dans notre pays, lequel ne manque pas d’attractions touristiques.

Quand on sait l’ampleur des déficits des caisses de sécurité sociale (CNSS, CNRPS, Cnam) et l’état de délabrement de notre système de santé publique, qui souffre de beaucoup d’insuffisances (faible capacité d’hébergement, manque de médecins spécialisés et d’équipement, services défectueux), on mesure les efforts que doit faire l’Etat pour faire face au défi du vieillissement de la population.

Quand on sait aussi que le chômage touche 15% de la population voire 40% chez certaines catégories de jeunes, et que beaucoup de ces jeunes, face au manque de perspective en Tunisie, sont de plus en plus nombreux à émigrer pour faire leur vie ailleurs, on peut sérieusement craindre une détérioration des déficits des caisses sociales (du fait de la conjugaison de la baisse des cotisations et de la hausse des dépenses) et de la qualité des services publics en général et ceux de santé en particulier.  

I. B.

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