Benjamin Netanyahu va-t-il réussir à détruire Israël?

À l’heure où Israël poursuit sa guerre génocidaire contre Gaza ainsi que dans une autre contre le Liban, une guerre interne oppose Benjamin Netanyahu et sa coalition d’extrême-droite à l’establishment sécuritaire, militaire et du renseignement. Il exige une loyauté sans faille à sa personne et à ses intérêts personnels ce qui soulève des inquiétudes sur la pérennité du système qui a toujours prévalu jusque-là en Israël. 

Imed Bahri

Lior Ackerman, qui est également responsable du domaine de la résilience nationale à l’Institut de politique et de stratégie de l’Université Reichman, a attaqué dans les colonnes du journal israélien Maariv le Premier ministre israélien et a averti que ce dernier ne quitterait pas le pouvoir tant qu’il n’aurait pas détruit Israël.

L’écrivain israélien a écrit que Netanyahu et son gouvernement ont passé les deux dernières années à essayer de démanteler et détruire tout le système juridique du pays et cela a commencé avec la prise de contrôle de la police israélienne par Ben Gvir et sa mainmise directe sur les officiers en violation de tous les ordres administratifs appropriés.

Le gouvernement Netanyahu s’est engagé dans une lutte continue contre le procureur général, contre le chef d’état-major Herzi Halevy, contre le chef de l’Agence de sécurité intérieure (Shin Bet) Ronen Bar et contre les enquêteurs de la police israélienne qui ont osé interroger ses porte-parole. 

Une marionnette au ministère de la Défense

Ackerman a poursuivi en disant: «Ce Premier ministre qui est censé être un symbole et un exemple de l’État s’est comporté tout au long de son mandat de la manière la plus informelle imaginable. Il a permis à tous ses ministres d’attaquer le chef du Shin Bet, le chef de cabinet, l’ancien commissaire de police, le procureur général et les juges de la Cour suprême et il limoge même un ministre de sa défense (Yoav Gallant, Ndlr) pour le remplacer par une marionnette qui manque de compréhension et de connaissances dans ce domaine.»

L’auteur pointe les méthodes sournoises utilisées par Netanyahu en refusant de former une commission d’enquête gouvernementale et en essayant d’établir une commission d’enquête politique qui déclarerait tout le monde coupable sauf lui! Il va jusqu’à écrire que le Premier ministre fait courir – pas seulement à lui-même mais aussi à des centaines d’officiers de l’armée et du Shin Bet – le risque que des mandats d’arrêt soient émis contre eux par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Ackerman accuse également Netanyahu de réprimer les médias et d’élargir les divisions et la polarisation dans la société israélienne en continuant à promulguer et à financer des projets de lois d’évasion pour la communauté ultra-orthodoxe et le décrit comme «pratiquant l’incitation contre quiconque ne lui montre pas de loyauté»

L’auteur attaque ensuite le comportement de Netanyahu à l’endroit des services de sécurité et affirme que ce dernier a prononcé un discours fou et ridicule de neuf minutes dans lequel il a directement attaqué le Shin Bet, ses chefs et les enquêteurs de la police israélienne les accusant de faire pression sur son porte-parole pour les affaires sécuritaires Ellie Feldstein, des pressions qui pourtant n’ont jamais existé. Il a expliqué que tout cela a pour but de protéger sa communauté de loyalistes et des porte-parole qui ont créé la fameuse machine empoisonnée en son nom.

Les prochaines cibles de Bibi

Ackerman affirme que les prochaines cibles de Netanyahu, après le limogeage du ministre de la Défense, ce sont le procureur général du gouvernement et le chef du Mossad dans le but de s’emparer de toutes les agences chargées du maintien de l’ordre en Israël, estimant que le comportement du chef du gouvernement conduit directement à la destruction de la démocratie israélienne et de sa société au mépris total des besoins et des intérêts sécuritaires, économiques, politiques et sociaux de l’État. Après cela, il n’y aura pas d’État et il n’y aura pas de public israélien unifié, pas de haute technologie, pas de médecins, de scientifiques et de capitalistes, avertit-il.

Il ne reste plus grand-chose à détruire avec tout ce qui a été détruit par ce gouvernement, souligne Ackerman. Après le système judiciaire, après les médias, après l’économie, après les systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale, après l’échec des infrastructures de transport et après ce qui est pire que tout cela, à savoir l’échec de la sécurité lors des événements du 7 octobre 2023, Ndlr, aujourd’hui il ne reste que «quelques petites étapes pour mener à bien la mission, détruire la démocratie et établir le Bibisme [en référence à Bibi Netanyahu, Ndlr] comme un nouveau type de régime en Israël».

Ackerman conclue sa tribune en rapportant les propos d’un membre éminent du Likoud lui qui lui a dit un jour que Benjamin Netanyahu ne partirait pas tant qu’il n’aurait pas détruit l’ensemble du parti. Il est clair aujourd’hui qu’il n’a pas l’intention de partir avant même d’avoir détruit tous les piliers du pays.

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