La librairie Le Gai Savoir tire le diable par la queue

La librairie Le Gai Savoir, qui appartient au patrimoine culturel de la Tunisie moderne, lance un cri de détresse, appelant ses clients et tous les passionnés de lecture à venir acheter un livre pour que cette librairie recommence à respirer financièrement et ne mette pas la clef sous la porte. Mohamed Sadok Lejri, grand lecteur et cinéphile devant l’Eternel, a publié à ce sujet le post suivant sur sin compte Facebook.  

La librairie 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 se trouve dans une situation financière très difficile. En réalité, cela ne date pas d’hier puisque son patron actuel Badreddine Daboussi, fils du fondateur de la librairie Moncef Daboussi, tire le diable par la queue depuis plusieurs années. Et la nouvelle réglementation sur les chèques n’a fait qu’empirer les choses ! Cette librairie, sise en plein centre-ville de Tunis, juste en face de la gare de la place de Barcelone, dégage beaucoup d’authenticité et fait partie du paysage patrimonial de la ville de Tunis. Elle est également très riche en ouvrages littéraires et philosophiques.

Aujourd’hui, 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 lance un cri de détresse, appelant ses clients et tous les passionnés de lecture à venir acheter un livre pour que cette librairie recommence à respirer financièrement et ne mette pas la clef sous la porte. Il faut dire que dans un pays comme la Tunisie, on n’ouvre pas une librairie pour faire fortune, mais par conviction. En effet, les libraires ne sont pas des commerçants comme les autres. Ils sont, avant toutes choses, des résistants qui se battent pour une cause noble : la survie du livre.

En effet, le fait d’investir une partie de son patrimoine, voire tout son patrimoine financier, dans une librairie est économiquement suicidaire dans un pays majoritairement composé de conformistes ignares qui aiment bien traînasser dans les cafés – certainement pas pour y rédiger des livres comme le faisait Sartre au 𝐶𝑎𝑓𝑒́ 𝑑𝑒 𝐹𝑙𝑜𝑟𝑒 –, de bigots qui se contentent d’un seul livre et de diplômés universitaires qui ne lisent pas.

Les quelques téméraires qui sautent le pas en ouvrant une librairie en Tunisie, ceux-là partent d’un sentiment très noble. Mine de rien, ils font preuve d’une certaine grandeur en créant des ilots de résistance à la médiocrité générale.

Pour toutes les raisons précitées, 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 mérite votre soutien.

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