Les premiers indices du début du nouveau règne du président Trump confirment ses promesses électorales et son indépendance de plus en plus prononcée vis-à-vis de l’État profond et, à un degré moindre, du lobby pro-israélien, car il reste lui-même entouré d’éléments sionistes notoires, dont certains ont ouvertement appelé au rattachement de la Cisjordanie à Israël.
Elyes Kasri *
Dès les premiers jours du deuxième mandat du président Trump, Israël ne cesse pas d’accumuler les revers.
Après l’ultimatum délivré par l’envoyé spécial du président élu Trump au chef de gouvernement Netanyahu convoqué dans son bureau en plein Sabbath pour avaliser sans broncher le plan de cessez-le-feu à Gaza, une déclaration du nouveau président américain a signalé un revirement de taille dans la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique en confessant son incertitude que les parties en présence respecteront les clauses de la première phase du cessez-le-feu pour passer à une deuxième phase plus permanente, en adressant un avertissement subtil aux responsables israéliens en ajoutant : «après tout, c’est leur guerre», rompant ainsi une assimilation historique des guerres israéliennes de conquête à la défense des intérêts vitaux des Etats-Unis et de l’Occident.
Par ailleurs, les campagnes de déstabilisation par procuration des principaux alliés européens d’Israël commencent à porter leurs fruits. Ainsi, le Parti social démocrate allemand est en perte de vitesse et en voie d’être laminé lors des prochaines élections anticipées grâce aux coups de butoir d’une extrême droite renforcée par la verve de l’archi-techno-milliardaire Elon Musk. Tandis que le président Macron, principal allié d’Israël en Europe, est sérieusement déstabilisé par l’influenceuse américaine Candace Owens, protégée du président Trump et d’Elon Musk, qui promet de déballer le 30 janvier les dessous de l’histoire sordide de la première dame française.
En plus, compte tenu de l’emprise de la communauté juive sur le système politique et les médias français, en faisant le principal relais de l’extrême droite israélienne en Europe et au sein de l’Otan, Trump a désigné le père de son gendre Jared Kushner comme ambassadeur à Paris. Fort de sa confession juive et de ses antécédents pro-israéliens, Charles Kushner ne pourra difficilement être taxé d’antisémitisme lorsqu’il défendra la politique de désescalade du président Trump au Moyen Orient.
Quant au Premier ministre britannique, Keir Starmer qui a fait faire au parti travailliste un revirement à 180 degrés au sujet du conflit du Moyen-Orient et pousse à l’escalade dans cette région et sur le front russo-ukrainien, ses jours semblent comptés et les proches du président Trump s’activent à accélérer sa chute.
Ainsi, les premiers indices du début du nouveau règne du président Trump confirment ses promesses électorales et son indépendance de plus en plus prononcée vis-à-vis de l’État profond et du lobby pro-israélien.
Jusqu’à quel point et jusqu’à quand? Nul ne peut honnêtement prédire combien de temps le président Trump pourra tenir tête aux forces qui ont façonné la politique étrangère américaine depuis près d’un siècle.
* Ancien ambassadeur.
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