La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) exprime sa profonde préoccupation face à la grave détérioration de la situation des migrants subsahariens en Tunisie.
«Victimes d’agressions et de violations de leurs droits, ils se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire, exposés à des violences qui menacent leur dignité et leur sécurité», écrit la LTDH dans un communiqué note, dénonçant «une gestion chaotique de la crise migratoire qui ne cesse d’exacerber les tensions économiques et sociales, touchant aussi bien les migrants que les Tunisiens, notamment les populations vulnérables».
La Ligue met en avant la situation à El-Amra, dans le gouvernorat de Sfax, «où les habitants sont privés du droit de cultiver leurs terres, conséquence directe d’une gestion inefficace de la question migratoire».
Tout en reconnaissant les défis posés par l’afflux massif de migrants, la LRDH «rejette fermement toute réponse sécuritaire répressive ou discours raciste qui agit comme une soupape de sécurité à une crise mal gérée», soulignant la nécessité d’adopter des politiques inclusives, respectueuses des engagements internationaux de la Tunisie, pour préserver la cohésion sociale et garantir la protection des droits fondamentaux pour tous.
Enfin, la Ligue formule des appels à «la fin immédiate de toutes les formes de violences, d’abus et de pratiques discriminatoires à l’égard des migrants, à la pleine prise en charge par les autorités tunisiennes des mauvais choix dans la gestion de la question migratoire, qui ont contribué à l’aggravation de la crise et à la mise en œuvre de politiques migratoires humaines et équitables, qui concilient le respect des droits des migrants avec les impératifs économiques et sociaux du pays, et à renforcer la coordination entre l’Etat et la société civile pour aborder la question migratoire sans recourir à aux discours haineux et discriminatoires, qui ne font qu’alimenter les tensions.»
La LTDH exprime également «une ferme condamnation du racisme institutionnel et des discours stigmatisants émanant de certains dirigeants politiques, notamment des parlementaires, jugés contraires aux principes démocratiques et aux droits de l’homme».
Dans son communiqué, la Ligue réitère l’importance du respect des droits fondamentaux sans aucune distinction, exhortant les autorités à adopter des politiques migratoires responsables, conjuguant la protection des droits de l’homme avec la nécessité de maintenir la stabilité économique et sociale, et met en garde contre toute exploitation populiste ou rhétorique incitant à la haine raciale.
Le communiqué intervient dans un contexte de tensions croissantes liées à la gestion des flux migratoires dans le pays, avec des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne transitant ou s’installant en Tunisie, notamment dans le gouvernorat de Sfax, souvent dans des conditions précaires.


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