L’économie tunisienne handicapée par sa mauvaise connectivité portuaire  

«La Tunisie pourrait gagner de 4 à 5% de son PIB, sur une durée de 3 à 4 ans, grâce à une meilleure connectivité portuaire et à une réduction du temps de séjour à l’importation», souligne Banque Mondiale (BM) dans une récente note sur la Tunisie intitulée «Une meilleure connectivité pour la croissance».

La BM estime, ainsi, que «les ports tunisiens sont relativement bien équipés pour les unités roulières (Ro-Ro), mais pas pour la manutention de conteneurs. Ils sont également petits et peu profonds par rapport aux autres ports méditerranéens, ce qui convient au trafic Ro-Ro, mais affecte la connectivité, la congestion et l’efficacité opérationnelle des conteneurs».

Dans ce cadre, elle rappelle que «le dernier indice de connectivité du transport maritime régulier (3e trimestre 2024) classe le système portuaire tunisien au 117e rang mondial en termes de connectivité, ce qui la place au niveau de nombreux petits États insulaires isolés du Pacifique Sud».

«Cela distingue la Tunisie des tendances des marchés mondiaux, qui s’appuient de plus en plus sur le transport maritime par conteneurs pour le commerce autre que le vrac, compte tenu de l’avantage important en termes de coûts de ce type de transport, en particulier pour le commerce longue distance», explique le même rapport.

Le système portuaire tunisien souffre aussi, toujours d’après la note, de la lourdeur des contrôles physiques et documentaires, ainsi que les exigences commerciales et de change, qui ralentissent le traitement des marchandises dans les ports.

*Ceci, se traduit par «un temps de séjour à l’importation élevé dans les ports tunisiens, ce qui augmente les coûts logistiques des entreprises».

Dans ce cadre, la BM cite le cas du Port de Radès, qui affiche l’un des temps de séjour moyens à l’importation les plus élevés en Afrique en 2023.

Partant, la BM souligne que le renforcement des infrastructures et des politiques amélioreraient la connectivité portuaire et permettraient de booster les échanges commerciaux de la Tunisie, et par conséquent assurer des gains économiques importants.

Ainsi, elle recommande le développement d’un terminal à conteneurs desservant la région du Grand Tunis, la modernisation des équipements pour la manutention du fret, la réorganisation de l’accès à travers le canal de Bizerte, et le lancement d’un programme d’investissement pour le terminal du port de Sfax.

Elle préconise, également, la rationalisation des mesures non tarifaires et la révision des tarifs de stockage et de manutention portuaires pour fournir des ressources financières supplémentaires à la Société tunisienne d’acconnage et de manutention (Stam) et à l’Office de la marine marchande et des ports  (OMMP), l’autorité portuaire, et pour dissuader les chargeurs de laisser des marchandises dans les zones portuaires pendant de longues périodes.

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