Le rassemblement des travailleurs auquel a appelé l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a eu lieu ce jeudi 21 août 2025 devant le siège de l’organisation à la Place Mohamed Ali, à Tunis, et l’imposant cortège des syndicalistes a traversé ensuite la principale avenue de la capitale en scandant des slogans sur le respect du droit syndical et l’indépendance de la centrale ouvrière.
Dans une déclaration à Diwan FM en marge du rassemblement, Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UGT, a indiqué que l’organisation syndicale «combat le pouvoir à visage découvert» et exprime ses positions politiques à travers des communiqués officiels et des déclarations publiques.
«Nous sommes attachés à notre indépendance et personne ne nous dictera nos positions et nos décisions», a-t-il lancé.
Tout en déplorant que le pouvoir actuel refuse le dialogue, Tahri a indiqué que «l’UGTT reste attachée aux négociations sociales, à l’augmentation des salaires et à l’amélioration des conditions de travail des ouvriers.»
En, cas de refus de la reprise des négociations par le pouvoir, la grève générale sera décidée, a-t-il averti.

«Les menaces de nous font pas peur et les campagnes de dénigrement ne nous dérangent pas», a déclaré de son côté le secrétaire général Noureddine Taboubi, qui s’adressait aux militants syndicaux venus de tout le pays pour prendre part au grand rassemblement de ce jour.
«Nous ne sommes pas au-dessus de la critique. Nous pouvons commettre des erreurs. Et nous sommes tenus de 0rendre des comptes. Mais nous ne nous tairons pas face à la poursuite des campagnes de dénigrement contre les syndicalistes, qui mettent leur vie en danger», a ajouté Taboubi, déplorant ce qu’il a appelé «le harcèlement des syndicalistes et les attaques dont ils sont l’objet pour nuire à leur image auprès des Tunisiens, asphyxier davantage la société civile et vider totalement a scène vie politique, qui est en passe de devenir un désert.»
Les négociations sociales dans le secteur public, qui ont été stoppées à la mi-mai dernier, devront reprendre et décider des augmentations salariales justes pour les agents du secteur et de la fonction publics, ainsi qu’une majoration du Smig et une amélioration des conditions des retraités affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a encore souligné Taboubi.
Il reste cependant à savoir si le bras-de-fer qui dure depuis quelque temps entre la centrale syndicale, dernier bastion de l’opposition dans le pays, et le président de la république Kaïs Saïed, qui semble déterminé à en finir avec une centrale syndicale forte, va se poursuivre ou si les deux parties vont revenir à de meilleurs sentiments.
I. B.
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