Le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé jeudi 30 octobre 2025 une perte nette de 1,07 milliard d’euros (1,24 milliard de dollars) pour le troisième trimestre. Il s’agit de sa première perte trimestrielle en cinq ans.
Habib Glenza
Les résultats du géant allemand de l’automobile ont été affectés par de multiples défis, notamment la hausse des surtaxes américaines et le coût exorbitant des énergies qui l’ont obligé à renoncer à la production de véhicules électriques
Poussée par les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) s’est engagée dans la guerre en Ukraine, un conflit qui ne servait absolument pas ses intérêts, et c’était là l’objectif stratégique des Américains, qui est d’affaiblir économiquement l’UE et la Russie et empêcher tout rapprochement d’intérêt entre ces deux puissances économiques.
Avec le recul, on a du mal à comprendre dans quel intérêt l’UE s’était engagée à défendre un pays qui n’est ni membre de l’Otan ni de l’UE ? En plus des milliards d’euros d’aide accordés à l’Ukraine, partis en fumée, l’UE a décidé de boycotter le gaz russe très bon marché, pour acheter le gaz schiste américain polluant, dont le coût est 3 à 4 fois plus cher que le gaz russe ? Les conséquences du conflit russo-ukrainien sur l’économie de l’UE sont catastrophiques et les seuls bénéficiaires sont les Etats-Unis.
De la guerre de Zelensky à celle de Trump
En guise de remerciement pour leur soutien militaire et financier à l’Ukraine, le président américain trouve qu’il est juste d’imposer à ses alliés européens un droit de douane d’une valeur de 15% qui sonne comme un coup de grâce pour l’économie européenne, et notamment sur l’économie allemande.
Volkswagen qui a déjà fermé, pour la première fois de son existence, trois de ses filiales en Allemagne, avant la décision de Trump de taxer l’UE de 15%, vient d’annoncer d’énormes pertes financières.
Le géant allemand de l’automobile a déclaré que la politique tarifaire du président américain lui coûtait environ 5 milliards d’euros par an.
En effet, dans le cadre du dernier accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis, les importations automobiles en provenance d’Europe sont désormais soumises à un droit de douane de 15 %, inférieur aux 27,5 % précédemment annoncés, mais toujours bien supérieur aux 2,5 % pratiqués avant la guerre commerciale.
Porsche, autrefois la marque la plus rentable de Volkswagen, est également devenue une source de tension en raison de la faiblesse de la demande de voitures de sport électriques et de la concurrence croissante des voitures chinoises.
Volkswagen a averti en septembre dernier que son bénéfice net pour l’exercice 2025 devrait subir un impact de 5,1 milliards d’euros après que Porsche a revu à la baisse ses objectifs à moyen terme.
Le boulet de Porsche
Porsche a également annoncé qu’elle continuerait à produire des modèles à essence plus longtemps que prévu.
Depuis, le groupe VW a absorbé les coûts de restructuration et déprécié la valeur de sa participation dans la marque de voitures de sport basée à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne. Il doit également faire face à une augmentation des coûts d’importation de pièces détachées aux Etats-Unis en provenance de pays hors Amérique du Nord ; ce qui accentue la pression financière.
Résultat : au cours des neuf premiers mois de 2025, le bénéfice net du groupe VW a chuté de plus de 60 %, passant de 8,8 milliards d’euros l’année dernière à 3,4 milliards d’euros. Et rien ne permet de penser que la situation va s’améliorer en 2026, l’économie mondiale montrant encore de graves signes d’instabilité et d’incertitude.



Donnez votre avis