Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi, a déclaré que le secteur des médias fait face à des défis majeurs qui menacent la liberté d’expression et de la presse. Vidéo.
Ouvrant le 6e congrès du syndicat, vendredi 6 octobre 2023, sous le slogan «Le journalisme n’est pas un crime», le président sortant a mis en garde contre «la multiplication des procès d’opinion contre les journalistes», citant en exemples les cas de Khalifa Guesmi, condamné à 5 ans de prison, Chadha Hadj Mbarek et récemment Yassine Romdhani «et bien d’autres journalistes qui ont été poursuivis en justice». Laquelle justice est instrumentalisée pour faire taire les journalistes et les empêcher de faire leur travail d’information, a-t-il expliqué, en rappelant que 47 journalistes sont aujourd’hui poursuivis en justice, dont Zied El-Hani, Mohamed Boughalleb, Monia Arfaoui, Nizar Bahloul, dont le seul crime est d’avoir fait leur travail de journalistes. Et qui, pour certains d’entre eux, sont poursuivis suite à des plaintes déposées par des ministres
Evoquant l’avenir de la profession journalistique, Jelassi a souligné la nécessité de lutter contre «la présence d’intrus» dans le secteur, qui ont «la mainmise sur certains médias, devenus de simples plateformes de divertissement où la recherche du gain prime sur la noble mission du journalisme.»
Jelassi a en outre souligné la nécessité de garantir les droits économiques et sociaux des journalistes, dénonçant «les licenciements abusifs récurrents visant un grand nombre de journalistes travaillant dans des médias privés et l’effondrement des établissements médiatiques confisqués».
Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, qui a pris part à la cérémonie d’ouverture, a déclaré que la Tunisie traverse actuellement une crise économique et sociale qui pèse lourdement sur ses citoyens. Face à cette situation, un «dialogue global et ouvert» doit être instauré afin de partager les sacrifices, a-t-il estimé, soulignant le rôle majeur des médias libres dans la promotion du dialogue et la défense de ses objectifs.
Les bonnes intentions ne peuvent à elles seules changer la situation, a affirmé Taboubi, appelant à un véritable dialogue et à un large consensus pour trouver des solutions radicales aux problèmes sous-jacents.
I. B.
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