Alors que le faux prétexte sur lequel se base la propagande israélienne pour justifier la guerre à Gaza et répété par ses relais partout dans le monde est que cette guerre est menée pour éliminer le Hamas, un ancien soldat israélien Benzi Sanders estime que cette guerre va renforcer le Hamas et qu’Israël commet une erreur catastrophique. Vidéo.
Invité mardi 7 novembre 2023 de la principale émission politique de CNN, Amanpour, présentée par la célèbre journaliste irano-britannique Christiane Amanpour, Benzi Sanders s’est basé sur la guerre de 2014 à Gaza à laquelle il a pris part et qui n’a fait que rendre le Hamas plus fort. Il estime que ce que ce qui a été dit et qui continue d’être dit en Israël que «l’opération militaire éliminera la menace du Hamas» est un mensonge qui se répète. Il considère que seul un espoir de paix peut changer la situation.
L’ancien soldat sait pertinemment que son discours est inaudible auprès de la coalition d’extrême-droite israélienne qui n’a que la brutalité pour langage. Mais son interview a eu un grand écho en Occident et surtout aux États-Unis. Sur YouTube, elle a été visionnée jusque-là par presque 500 000 personnes en plus de ceux qui l’ont regardée à la télévision.
Cette interview vient après sa tribune qui va dans le même sens et qui a été publié par le New York Times.
Le discours de l’ancien soldat affaiblit le narratif officiel israélien repris notamment par le secrétaire d’État américain Antony Blinken qui considère qu’un cessez-le-feu empêchera d’éradiquer le Hamas, ce qui semble être l’objectif partagé entre Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Contrairement à ce que soutient l’actuelle coalition au pouvoir en Israël, «il n’y a pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien et le maintien d’un régime brutal de contrôle des Palestiniens fait l’affaire d’un groupe terroriste comme le Hamas», affirme l’ancien soldat, qui a longtemps cherché à partager cette vérité tirée de son expérience du combat contre Hamas : «Quand on les attaque et quand on tue des milliers d’entre eux, cela les rend encore plus forts».
Tout en affirmant qu’il n’est pas un pacifiste et qu’il sait que la guerre est parfois nécessaire, Benzi Sanders estime qu’«avant de partir en guerre, il faut savoir si on combat le Hamas ou le peuple palestinien. Or l’actuel gouvernement ne fait pas la différence entre le Hamas et les civils palestiniens.» Et quand le ministre des Finances Bezalel Smotrich affirme, comme il l’a fait samedi dernier, qu’«il n’y a pas de différence entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, les Arabes sont les Arabes», cela n’aide pas à trouver une solution, mais contribue à compliquer le problème, estime l’ancien soldat.
Quelle serait alors selon lui la solution ? «Il faut une alternative, un espoir, une solution politique. La création d’un Etat palestinien indépendant et libre», répond-il. Et ajoute : «Ce gouvernement doit changer immédiatement, car il ne voit pas les Palestiniens comme de futurs partenaires dans une solution politique du conflit».
I. B.
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