Les révélations sur le soutien aveugle américain au génocide israélien qui se déroule dans la bande de Gaza depuis cinq mois se poursuivent et l’implication directe de l’administration Biden dans ce génocide n’est plus à prouver. Dernières révélations, celles du Washington Post qui a annoncé que 100 contrats d’armement entre les États-Unis et Israël ont eu lieu depuis le 7 octobre 2023 et qui sont frappés du sceau de la confidentialité.
Par Imed Bahri
«Les États-Unis ont discrètement approuvé et livré plus de 100 ventes militaires étrangères distinctes à Israël depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre équivalant à des milliers de munitions à guidage de précision, de bombes de petit diamètre, de destructions de bunkers, d’armes légères et d’autres aides mortelles. Des responsables américains l’ont déclaré aux membres du Congrès lors d’un récent briefing classifié», affirme le Washington Post qui a révélé l’information. Le quotidien américain, dont la phrase introduisant l’article a pointé la schizophrénie de l’administration Biden, a écrit: «Washington a approuvé plus de 100 ventes militaires distinctes à Israël depuis son invasion de Gaza, même si les responsables se plaignent que les dirigeants israéliens n’en ont pas fait assez pour protéger les civils.»
Plus loin dans l’article, cette attitude est de nouveau pointée du doigt: «Ce nombre à trois chiffres (100 contrats, Ndlr), qui n’a pas été annoncé auparavant est la dernière indication de l’implication massive de Washington dans ce conflit polarisant qui dure depuis cinq mois alors même que de hauts responsables et législateurs américains expriment de plus en plus de profondes réserves sur les tactiques militaires d’Israël dans une campagne qui a fait encore plus de 30 000 personnes selon les autorités sanitaires de Gaza.»
Le quotidien américain précise que seuls deux contrats ont été rendu public, les 98 autres sont restés secrets: «Seules deux ventes militaires étrangères approuvées à Israël ont été rendues publiques depuis le début du conflit: pour 106 millions de dollars de munitions de chars et 147,5 millions de dollars de composants nécessaires à la fabrication d’obus de 155 mm. Ces ventes ont suscité un examen public parce que l’administration Biden a contourné le Congrès pour approuver les paquets en invoquant une autorité d’urgence. »
Transfert massif de puissance de feu
La complicité américaine et son soutien aveugle à Israël sont tels que même Tel Aviv ignore les remarques américaines et Washington continue de gaver Tsahal en armes. Le Washington Post poursuit: «Mais dans le cas des 100 autres transactions, connues dans le langage gouvernemental sous le nom de ventes militaires à l’étranger ou FMS, les transferts d’armes ont été traités sans aucun débat public car chacun relevait d’un montant spécifique qui exige que le pouvoir exécutif en informe individuellement le Congrès selon des hauts responsables et des législateurs américains qui comme d’autres se sont exprimés sous couvert d’anonymat pour discuter d’une question militaire sensible. Pris ensemble, ces paquets d’armes représentent un transfert massif de puissance de feu à un moment où de hauts responsables américains se plaignent du fait que les responsables israéliens n’ont pas répondu à leurs appels visant à limiter les pertes civiles, à autoriser davantage d’aide à Gaza et à s’abstenir de tout discours appelant au déplacement permanent des Palestiniens.»
«Il s’agit d’un nombre extraordinaire de ventes sur une période de temps assez courte, ce qui suggère fortement que la campagne israélienne ne serait pas durable sans ce niveau de soutien américain», a déclaré Jeremy Konyndyk, ancien haut responsable de l’administration Biden et actuel président de l’organisation Refugees International.
Le malaise suite à l’envoi de quantités énormes d’armes par les États-Unis à Israël qui perpétue depuis cinq mois un génocide atroce à Gaza met mal à l’aise certains élus démocrates à l’instar de Joaquin Castro, représentant démocrate du Texas et membre des commissions du renseignement et des affaires étrangères de la Chambre des représentants qui a déclaré dans une interview: «Vous interrogez beaucoup d’Américains sur les transferts d’armes vers Israël en ce moment et ils vous regardent comme si vous étiez fou du genre: Pourquoi diable enverrions-nous plus de bombes là-bas?». «Ces gens ont déjà fui du nord vers le sud, et maintenant ils sont tous entassés dans un petit morceau de Gaza, et vous allez continuer à les bombarder ?», a déclaré Castro, faisant référence à l’offensive prévue par Israël à Rafah où plus d’un million de Palestiniens déplacés ont cherché refuge.
Soutien aveugle de l’administration Biden à Israël
Un haut responsable du Département d’État a refusé de fournir le nombre total ou le coût de toutes les armes américaines transférées en Israël depuis le 7 octobre mais les a décrites comme un mélange de nouvelles ventes et de «cas actifs de FMS», ajoutant: «Ce sont des éléments typiques de toute armée moderne y compris une armée aussi sophistiquée que celle d’Israël.»
Le Washington Post précise: «Le manque d’informations accessibles au public sur les ventes d’armes américaines à Israël ne permet pas de savoir clairement dans quelle mesure les transferts les plus récents correspondent à la fourniture habituelle d’assistance de sécurité américaine à Israël par opposition à un réapprovisionnement rapide en munitions suite au bombardement de Gaza.»
Bien qu’ils se soucient comme d’une guigne de l’opinion publique américaine voire mondiale, les Israéliens ne sont pas plus prolixes sur la question. Toutefois, des indices existent, le WP écrit à ce sujet: «Israël ne divulgue pas systématiquement de données sur ses dépenses en armement, mais au cours de la première semaine de la guerre, il a déclaré avoir déjà largué 6 000 bombes sur Gaza.»
Ce qui ne fait aucun doute c’est le soutien aveugle et continue de l’administration Biden à Israël, Jeremy Konyndyk déclare: «Ce qui est clair, c’est la profonde implication de Washington dans le conflit même si ce n’est pas les États-Unis qui lâchent les munitions ou qui appuient sur la gâchette». Mais même sur ce point, d’autres informations confidentielles font état d’une implication directe américaine et disent que des militaires américains combattent à Gaza et ont tué des Palestiniens comme l’a révélé le militaire américain Aaron Bushnell qui travaillait dans le renseignement de l’armée de l’air américaine à son ami la veille de son immolation par le feu devant l’ambassade israélienne à Washington en signe de protestation contre la participation des États-Unis au génocide en cours à Gaza. Joe Biden peut raconter ce qu’il veut aux médias, de jour en jour, ses actes et les révélations qui sortent prouvent que lui et son administration participent activement au génocide qui se déroule à Gaza et qui est entré dans son sixième mois.
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