Le crépuscule de la Tunisie

L’Italie, et à travers elle toute l’Europe, cherche-t-elle à transformer la Tunisie en un camp de concentration des damnés de l’Afrique rêvant d’un meilleur avenir dans les bras de leurs anciens colonisateurs européens qui ne sont intéressés que par leur richesses ?

Elyes Kasri *

La quatrième guerre punique semble avoir été perdue avant d’être engagée.

Si Caton l’ancien (234-149 av. J.-C.) s’est illustré par son cri de guerre prophétique «Carthago Delenda est» (Carthage doit être détruite), les héritiers néofascistes de l’empire romain semblent avoir pour objectif au 21e siècle «Tunisia delenda est» ou la destruction et la disparition pure et simple de la Tunisie par sa transformation en un dépotoir des pays africains démembrés et fragilisés par des siècles de colonisation et d’exploitation européennes.

Il semble de plus en plus évident que le 20 mars 1956, date de la proclamation de l’indépendance de la Tunisie, a été un mirage dans l’esprit de nombreux Tunisiens et peuples voisins de la Tunisie et que le spectre d’une nouvelle geste hilalienne autrement plus dévastatrice se met en place avec l’aide et la collaboration de ceux qui n’ont jamais cru en l’indépendance nationale.

En fait, le printemps arabe n’aura annoncé que le crépuscule de la Tunisie et une machination funeste pour sa dissolution soit dans une oumma aux contours flous ou un camp de concentration des damnés de l’Afrique rêvant d’un meilleur avenir dans les bras de leurs anciens colonisateurs qui ne sont intéressés que par leur richesses.

* Ancien ambassadeur.

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