Le journal israélien Maariv a indiqué selon des sources bien informées et anonymes que Netanyahu était «anormalement effrayé et nerveux» en raison de la possibilité qu’un mandat d’arrêt soit émis par la Cour pénale internationale de La Haye.
Par Imed Bahri
Le journal a indiqué qu’au cours des derniers jours, Netanyahu a eu de nombreux appels téléphoniques avec des dirigeants et des responsables internationaux pour tenter de faire pression pour empêcher l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui notamment auprès du président américain Joe Biden. Ces sources ont indiqué que Netanyahu tente indirectement de faire pression sur le président Biden pour qu’il prenne des mesures contre l’émission d’un mandat d’arrêt. Les sources ont confirmé que «Netanyahu se rend compte que le mandat d’arrêt international pourrait faire de lui une personne persécutée, c’est pourquoi il s’investit quotidiennement dans des efforts pour le contrecarrer.»
Un potentiel «tremblement de terre»
L’éditorialiste de Haaretz Amos Harel a écrit, dimanche 28 avril 2024, dans le journal israélien: «Pendant ce temps, un autre problème se développe pour les dirigeants politiques et sécuritaires israéliens, un autre problème plus personnel. Cette semaine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan pourrait émettre des mandats d’arrêt contre de hautes personnalités israéliennes en lien avec la guerre à Gaza. De grands efforts américains sont déployé avec l’aide d’autres pays occidentaux afin de persuader Karim Khan de retarder sa décision (les États-Unis eux-mêmes n’ont pas signé la charte selon laquelle la Cour pénale internationale a été créée, de ce fait ils ne sont pas considérés comme faisant partie des décisions de la Cour pénale internationale). Netanyahu, semble-t-il, est convaincu qu’il s’agit d’une mesure susceptible de se produire et d’être spécifiquement dirigée contre lui ainsi que contre d’autres personnalités de haut rang au niveau politique et peut-être dans l’appareil de sécurité. Le week-end dernier, le Premier ministre a publié un communiqué affirmant qu’il entendait lutter contre cette situation.»
Amos Harel rappelle que l’émission de mandats d’arrêt obligera les 120 États membres de la Cour à arrêter des personnalités israéliennes de haut rang si elles arrivent sur leur territoire et à les remettre à la Cour. Une mesure similaire a été prise contre le président russe Vladimir Poutine dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Harel écrit que «les allégations examinées contre Israël concernent des soupçons de crimes de guerre mais pas de génocide d’un peuple. Il s’agit d’une procédure distincte destinée à l’État et non aux individus et qui peut prendre des années. Le nouveau cas survenu à La Haye pourrait avoir des répercussions dramatiques pendant de nombreuses années et les autorités politiques et sécuritaires israéliennes le décrivent comme s’apparentant à un potentiel tremblement de terre.»
Les problèmes d’Israël ne font que commencer
On ne sait pas encore si le procureur général Khan, par ailleurs citoyen britannique, décidera de prendre une telle mesure et si cela va se produire cette semaine. Cependant, les problèmes d’Israël sur la scène internationale sont loin de se limiter à cela. Le journaliste Thomas Friedman a publié le 26 avril dans le New York Times que l’administration américaine envisageait d’imposer des restrictions sur les exportations de produits de sécurité israéliens si elle lançait une opération à grande échelle à Rafah qui impliquerait la mort d’un grand nombre de civils palestiniens malgré l’opposition de l’administration américaine.
En revanche, il semble que l’administration américaine ait désormais renoncé à son intention d’imposer des sanctions à la brigade Netsah Yehouda, connue également sous le nom de Nahal Hared qui est réservée aux ultra-orthodoxes qui ne se mélangent pas avec les autres soldats. Washington avait annoncé à la mi-avril son intention de sanctionner la brigade en question pour les exactions commises par ses membres en Cisjordanie.
Amos Harel qui est l’un des éditorialistes les plus lus d’Israël et au-delà dit vrai en estimant à quel point ces mandats d’arrêt auraient des répercussions dramatiques sur le quarteron de génocidaires israéliens et à leur tête Benjamin Netanyahu habitués à l’impunité. Cependant, on imagine la pression écrasante qui doit être exercée en ce moment même sur M. Khan surtout de la part de Washington, toujours prompte à défendre aveuglement Israël, mais également de la part de pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Les répercussions des mandats d’arrêt seraient inéluctables et il y aura un avant et un après, encore faut-il déjà qu’ils soient émis.
Karim Khan obéirait-il à sa conscience ou aux injonctions américaines et occidentales? Mystère et boule de gomme. L’avenir proche nous le dira et en attendant croisons les doigts et espérons que la clique génocidaire israélienne soit mise sur le ban des nations et ne bénéficiera plus de l’impunité honteuse dont elle continue de bénéficier.
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