«Je crois que le tourisme gastronomique et œnologique peut être un pont important pour renforcer les liens et attirer un flux touristique important entre la Tunisie et l’Italie», a déclaré le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Moez Belhassine.
La révolution de 2011, les attentats terroristes de 2015 et la pandémie de 2020 ont porté un coup dur au tourisme en Tunisie, mais le secteur se redresse désormais à un rythme de plus en plus rapide. Le pays le plus septentrional du continent africain ambitionne d’attirer 10 millions de touristes en 2024, un chiffre qui représenterait un record et qui permettrait d’atténuer l’impact de la crise économique. Grâce à l’augmentation des vols, les Italiens reviennent également vers ce pays qui était autrefois une destination traditionnelle pour un demi-million d’Italien par an.
Certes, nous sommes encore loin de ces niveaux, mais l’Italie et la Tunisie peuvent se targuer d’avoir «une relation privilégiée et un partenariat solide» dans le secteur du tourisme, comme l’a indiqué à l’Agence Nova le ministre tunisien du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, en marge de l’International Food Show Africa (Ifsa) qui s’est tenu du 3 au 5 juillet 2024, au Kram Expo Center, au nord de Tunis. «Chaque événement, a-t-il déclaré, représente une opportunité pour la Tunisie de renforcer ses liens avec d’autres pays, notamment avec l’Italie, avec laquelle nous entretenons une relation privilégiée, un partenariat solide dans divers domaines du secteur touristique».
Améliorer les services offerts aux visiteurs
Lors de sa visite à l’Ifsa 2024, qui célèbre les Journées agroalimentaires et internationales du patrimoine culinaire, le ministre a supervisé le concours culinaire international organisé par la Fédération tunisienne des restaurants touristiques (FTRT) en collaboration avec l’Association tunisienne des professionnels de l’art culinaire (Atpac). Il a aussi participé à la cérémonie de remise des prix aux jeunes talents culinaires, qui ont eu l’occasion de collaborer avec des chefs nationaux et étrangers de renom, dont trois éminents chefs italiens de l’Académie des Pizzaïolos Enotria et Katia Malizia, star du cake design et de la pâtisserie italienne.
«Je crois que le tourisme gastronomique et œnologique peut être un pont important pour renforcer les liens et attirer un flux touristique important entre la Tunisie et l’Italie», a souligné Belhassine, saluant l’opportunité de formation et d’échange entre les opérateurs du secteur alimentaire des deux pays.
Le ministre a exploré la possibilité de futurs programmes de formation et d’expériences en Italie pour les chefs et les professionnels du secteur touristique tunisien, afin d’améliorer les services offerts à leur retour au pays. Il a souligné l’importance d’améliorer la performance et le service client dans tous les secteurs de l’économie, à travers le développement des ressources humaines et des compétences des travailleurs. Pas seulement. Le membre du gouvernement tunisien a souligné la possibilité d’une coopération avantageuse pour les deux pays dans le secteur de la formation touristique.
Belhassine a également suggéré de se concentrer sur l’art culinaire tunisien et d’organiser une journée nationale de la cuisine traditionnelle pour promouvoir le patrimoine culinaire du pays tant au niveau national qu’international, soulignant dans ce cadre l’importance du festival du patrimoine culinaire mondial en Tunisie dans la promotion du tourisme, grâce à la renommée de la cuisine locale et à sa capacité à préserver une identité nationale distinctive. A cet égard, le ministère a lancé le projet «Route Culinaire», un itinéraire gastronomique pour découvrir les plats typiques et les lieux emblématiques du pays d’Afrique du Nord.
Attirer les jeunes pour des périodes plus courtes
Le tourisme représente un pilier clé de l’économie tunisienne, comme le souligne l’augmentation significative de 45,5% du nombre de visiteurs en 2023, qui a vu la Tunisie accueillir 9,3 millions de touristes. Helmi Hassine, directeur général de l’Office national tunisien du tourisme (ONTT), a souligné à l’Agence Nova l’importance historique et culturelle des relations italo-tunisiennes, notamment dans le contexte du tourisme gastronomique et œnologique. Il a réitéré l’attente de dépasser les 10 millions de touristes d’ici la fin de l’année, se disant confiant dans l’augmentation continue des arrivées italiennes en Tunisie, malgré les défis structurels et mondiaux tels que la pandémie de Covid-19 : «Dans le passé, plus de 500 000 Italiens visitaient la Tunisie chaque année. Nous sommes désormais loin de ce chiffre, mais nous sommes convaincus que nous verrons le nombre de touristes italiens augmenter encore davantage.»
Jalel Henchiri, président de la Fédération régionale hôtelière de Djerba-Zarzis, a souligné la résilience du secteur touristique tunisien malgré les difficultés de ces dernières années. Henchiri a mis en exergue le retour des touristes italiens, soulignant l’importance d’augmenter les liaisons aériennes entre la Tunisie et l’Italie pour favoriser la relance du secteur. «La Tunisie s’ouvre comme destination touristique à de nouveaux marchés, par exemple le marché russe, prenant la place d’autres destinations comme la Turquie et l’Egypte en raison de la situation au Moyen-Orient», a ajouté Henchiri, soulignant également la nécessité de faire face aux défis de la main d’œuvre spécialisée dans le secteur du tourisme, axés sur la formation des jeunes et la diversification de l’offre touristique comme moteur de croissance économique. «La Tunisie, ajoute Henchiri, a le potentiel d’attirer des touristes 12 mois par an grâce au tourisme saharien, artisanal, culinaire et culturel. Pour ce faire, une politique promotionnelle plus agressive est nécessaire sur les nouveaux médias, qui ont remplacé les méthodes publicitaires traditionnelles. Nous devons nous concentrer sur les jeunes qui viennent en Tunisie pour des périodes plus courtes.»
Traduit de l’anglais.
Source : Nova News.