Le président de la république, Kaïs Saïed s’est rendu, vendredi 12 juillet 2024, à la ville de Hammam-Lif au gouvernorat de Ben Arous, dans la banlieue sud de Tunis, où les habitants se plaignent d’une grave détérioration de l’environnement, avec notamment une plage très polluée où plus personne ne se baigne en pleine canicule estivale, la couleur rouille de l’eau dissuadant les plus audacieux.
Imed Bahri
Lors de cette visite effectuée suite à l’appel de Khaled Hosni, l’ancien joueur et entraîneur du Club sportif d’Hammam-Lif, enfant de la cité balnéaire qui a perdu son faste d’antan, le chef de l’Etat a déploré, en présence de ce dernier, «une situation environnementale catastrophique due à la négligence, au déversement des eaux usées dans la mer et à l’urbanisation qui ne respecte pas les règles les plus élémentaires de l’aménagement urbain dans des sites où se trouvent des monuments historiques, transformés en bâtiments délabrés et tombés en ruine», indique la présidence de la république sur sa page officielle Facebook.
Le chef de l’Etat a appelé à une campagne urgente de nettoyage en attendant des solutions radicales pour remédier à de telles situations non seulement dans la ville de Hammam-lif, mais aussi au niveau national, «tout en responsabilisant tous ceux qui sont à l’origine de ces actes qui équivalent à un crime». Et en s’en prenant aux lobbys qui, au cœur même de l’Etat, selon ses termes, sont en train de défendre leurs intérêts propres et de porter atteinte aux intérêts de la collectivité.
Les habitants de Hammam-Lif, qui attendent des solutions depuis plusieurs années, ne perdent rien à attendre encore quelques années, ou même plus, avant de voir la situation environnementale de leur ville s’améliorer quelque peu, étant clairement apparu lors de cette visite, comme lors de précédentes visites de responsables publics, que les autorités ont la fâcheuse tendance de s’arrêter à la phase du diagnostic et ne semblent pas avoir de solutions aux problèmes relevés. Ce qui fait d’ailleurs douter de l’utilité de ce genre de visites si elles ne sont pas accompagnées de plans d’actions et de décisions concrètes à mettre en œuvre immédiatement.
L’absence de la ministre de l’Environnement lors de cette visite présidentielle et les mots très durs utilisés par le chef de l’Etat à l’encontre de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal), clairement défaillante, annoncent de nouveaux limogeages, même si les solutions, les vraies, résident ailleurs, dans les programmes mûrement réfléchis et mis en œuvre avec la volonté politique, les moyens et le suivi nécessaires.
Khaled Hosni s’est félicité du fait que son appel a été entendu. Espérons qu’il vivra assez longtemps pour voir le Hammam-Lif de son enfance retrouver sa propreté et son faste d’antan.