L’auteur-compositeur-interprète et calligraphe Yasser Jeradi, figure à part de la scène musicale et l’un des symboles les plus marquants de l‘art engagé en ‘Tunisie, a tiré sa révérence à l’aube de ce lundi 12 août 2024.
La douloureuse nouvelle a été annoncée tôt ce matin par sa nièce, l’activiste Feryel Charfeddine sur sa page Facebook: «Mon oncle est décédé… L’artiste de la Tunisie, l’artiste de la révolution… Yasser était plus beau que cet univers ! », a-t-elle commenté. Mais elle est restée injoignable depuis.
Yasser Jeradi avait posté un statut annonçant le report de son concert « Much Love », prévu samedi 10 août à Jemmal pour le 14 août, expliquant cela par des raisons de santé. Il a visiblement eu un grand malaise, sinon il n’était pas du genre à rater un rendez-vous avec son public.
Engagé sur tous les fronts, où sa parole pouvait faire sens mais surtout pour la paix et la liberté, Yasser était un artiste talentueux et une personne au grand cœur. Altruiste, aimé et aimant, il était très respectueux des autres et dévoué aux causes justes qu’il défend dans ses chansons.
En 2020, Yasser Jeradi, qui aimait son pays plus que tout, avait fait la promotion de la Tunisie et de l’écologie avec une tournée en vélo, en partant d’Ezzahra (banlieue sud de Tunis) pour arriver Chott El-Jerid à Tozeur. Une aventure humaine avant tout, qu’il avait raconté à l’époque dans une interview à Kapitalis.
Artiste complet, il laisse derrière lui un répertoire riche de chansons engagées pour l’amour, la liberté, la paix, la solidarité… Ses chansons lui survivront et resteront gravées à jamais dans la mémoire collective.
En guise de nécrologie, notre collègue Hamma Hanachi a écrit ce post sur Facebook : «Beaucoup de souvenirs partagés, l’Acropolium, des conversations dans sa boutique à la médina de Tunis, ses dessins colorés, ses silences, sa barbe de deux ou trois jours, son sourire, ses yeux pleins d’étoiles et de lumière. Et…plus important, son engagement tout terrain à travers sa musique, sa voix aigu qui porte le message jusqu’au abysses du coeur, ses textes courts, ses compostions lyriques. Modeste jusqu’à l’effacement, (chose rare par les temps qui courent), il avait une qualité d’écoute remarquable. Désormais, tu chanteras pour les autres Yasser, heureux, seront les autres.»
Adieu l’artiste !
Yûsra Nemlaghi