Une enquête d’Arab Barometer, le centre de recherche sur le monde arabe, révèle que la Tunisie comme le pays arabe comptant le plus grand nombre d’aspirants migrants (46%), suivie par la Jordanie (42%) et le Liban (38%), le Maroc (35%), la Palestine (25%), la Mauritanie (22%) et même le riche émirat pétrolier du Koweït (16%).
Ces aspirants migrants sont tous mus par la «recherche de nouvelles perspectives d’emploi» ou plutôt animés par «l’insatisfaction face à la situation économique» de leur pays.
Selon les données de l’enquête, les citoyens les plus jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur sont ceux qui ont le plus d’ambition d’émigrer. Et pour cause : ce sont là les catégories les plus durement touchées par le chômage.
Par tranche d’âge, 71% des Tunisiens interrogés âgés entre 18 et 29 ans déclarent vouloir quitter le pays. Ils sont 58% au Liban, 55% au Maroc, 54% en Jordanie, 35% en Palestine et 27% en Mauritanie ainsi qu’au Koweït.
Avec l’âge, l’envie d’émigrer diminue, ainsi 36% des trentenaires souhaitent partir dans les pays considérés riches. Aux raisons économiques s’ajoutent des raisons politiques. 23% des Libanais interrogés déclarent vouloir partir pour des raisons politiques ou de corruption (24%). Soixante-cinq pour cent des personnes interrogées au Koweït évaluent leur économie comme «très bonne» ou «bonne», mais plus de la moitié (56 %) de ceux qui déclarent vouloir émigrer aspirent à de meilleures opportunités éducatives et culturelles. Même en Mauritanie et au Liban, 21% déclarent vouloir partir pour des raisons d’études, alors qu’au Maroc seulement 18% et en Palestine 17%. Ce chiffre tombe à 8% en Jordanie et à 6% en Tunisie.
La détermination est commune à tout le monde. Le départ «par tous les moyens», donc même clandestinement, devient pressant par exemple au Maroc, où, selon l’enquête d’Arab Barometer, plus de la moitié (53%) des migrants potentiels déclarent vouloir partir «sans les documents nécessaires». Ce mode de déplacement est partagé par au moins 44% en Mauritanie et 42% en Tunisie. En Palestine, ils sont près de 30%, tandis qu’en Jordanie ils sont 19 % et au Liban 17%.
I. B.