Le croisement des arts au centre d’un débat à Beit Al-Hikma, à Carthage

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït al-Hikma, a organisé, le vendredi 11 octobre 2024, au Palais de l’Académie à Carthage-Hannibal, deux conférences autour de la thématique des «Croisements des arts».

La première conférence, donnée par Pre Faika Béjaoui, a traité du thème de l’«Architecture contemporaine, édifices anciens».

La conférencière s’est attardée sur la vie nouvelle qu’a insufflée l’architecture contemporaine aux vieux édifices. Ces derniers, intégrés à la nouvelle architecture, créent une rencontre fascinante entre tradition et modernité. La revitalisation des structures historiques tout en y ajoutant des éléments contemporains, fonctionnels et ergonomiques permet de préserver l’héritage tout en s’adaptant aux besoins actuels. Pre Béjaoui a illustré ce genre d’architecture hybride à travers des exemples d’édifices anciens dans la Médina de Tunis. Elle a montré comment cette fusion entre ancien et contemporain se traduit souvent par la conservation des façades classiques avec des ajouts modernes : verre, acier, béton, électricité, systèmes d’aération, etc. C’est un dialogue entre les époques, où ces bâtiments racontent des histoires passées tout en répondant aux besoins et défis présents.

Cette tendance architecturale permet également de maintenir un lien fort avec l’identité locale tout en introduisant une esthétique novatrice.

Le Pr Samir Makhlouf a exposé, quant à lui, dans une deuxième conférence, sa compréhension de l’art par le modèle de l’Univers «différantiel». Il a précisé que le «a» de différantiel est un clin d’œil au père du concept de la différance, le philosophe français Jacques Derrida.

La communication du Pr Makhlouf a porté sur son expérience en tant qu’artiste transdisciplinaire. Parti du constat que les approches classiques, pour expliquer sa démarche, semblaient artificielles, il a croisé sa recherche théorique sur l’Univers, qui le guide depuis quarante ans, avec l’art afin de rester fidèle à son engagement.

Ce croisement a abouti à une interprétation artistique inédite, influencée par une logique scientifique revisitée et exprimée de manière artistique. Cette réflexion a fait l’objet de l’essentiel de son intervention, durant laquelle il a exposé son processus créatif à travers la déconstruction d’une de ses œuvres picturales.

Les deux conférences ont été modérées par Pre Rachida Triki, philosophe et universitaire tunisienne spécialiste d’esthétique et de théorie de l’art. En guise de clôture, le spectacle musical ‘‘Nafass’’ de l’ensemble vocal Aloès de Alia Sellami, a proposé à l’auditoire présent un voyage vocal à travers les chants religieux et sacrés de diverses cultures et confessions, issus d’une vingtaine de pays. Le concert, conçu comme une cérémonie religieuse, s’est voulu une mosaïque culturelle et spirituelle, symbolisant l’unité universelle à travers le chant.

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