Après la Syrie, à qui le tour? Voilà la question qui taraude l’esprit de nombreux observateurs, qui tous pointent l’Algérie comme la prochaine cible à abattre. Ainsi, cette ancienne théorie visant la déstabilisation de l’Algérie qu’on croyait morte et enterrée refait surface à la suite de la chute du régime de Bachar Al-Assad.
Abderrahmane Cherfouh *
Par ses prises de position et pour avoir défié l’ordre établi et la feuille de route tracée par l’oncle Sam et ses vassaux européens, pour avoir soutenu la Palestine contre le génocide pratiqué par l’État génocidaire d’Israël avec l’accord des États-Unis et pour ne pas avoir établi des relations diplomatiques avec Israël, l’Algérie est dans l’œil du cyclone de la coalition occidentalo-sioniste et en toute logique, tout le monde en est convaincu, y compris les plus sceptiques.
Ainsi, les regards des géopoliticiens, des Nostradamus des temps modernes et des propagandistes zélés sont tournés vers l’Algérie. C’est le sujet sur toutes les lèvres en ce moment. Et les spéculations vont bon train et ne font que s’amplifier. Les débats autour des récents développements de la situation en Syrie suscitent encore beaucoup de réactions et ont tendance à aller dans toutes les directions.
Certes, nul ne remet en cause, le fait que l’Algérie, de par sa position géographique et son immense territoire, et pour les raisons déjà évoquées, soit soumise à des pressions et fasse l’objet de manœuvres de déstabilisation, vu qu’elle partage plus de 6 385 km de frontières terrestres avec ses pays voisins.
Une période de grande instabilité
Il est vrai que la situation actuelle est devenue très préoccupante et problématique pour l’Algérie qui doit mettre beaucoup de moyens pour préserver son intégrité territoriale, surtout que ses frontières sont très sensibles pour la simple raison que tous ses voisins connaissent malheureusement une période de grande instabilité constituant une menace réelle et des dangers permanents pour l’ensemble de la région subsaharienne à cause des luttes fratricides, des conflits internes entre différentes ethnies, de la présence de groupes terroristes, des déplacements des populations qui fuient leurs pays et toutes les conséquences dramatiques que cela peut engendrer pour les pays d’Afrique du Nord, qui ne peuvent accueillir toutes ces malheureuses populations au risque de leur propre déstabilisation.
Cependant, la déstabilisation ne devient possible que si elle rencontre un terrain favorable et les luttes fratricides sont son terrain idéal. Or, il ne faut oublier que quand la décennie noire s’est achevée, l’Algérie était en proie à une mutation tumultueuse, elle pansait ses blessures mais elle était toujours debout. Elle a lutté pour ne pas sombrer dans l’obscurantisme et elle a gagné, acquis de l’expérience et retenu les leçons du passé.
Il est vrai que des officines spécialisées n’ont pas attendu la chute du régime d’Al-Assad pour souffler sur des feux et allumer des contre-feux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de la liberté de pensée, de l’État de droit, etc. Le génocide actuel en Palestine a montré au monde comment ces discours sonnent creux et mis à nu le véritable visage de cet Occident qui a perdu toute crédibilité, en appliquant la politique des «deux poids deux mesures» et en violant lui même les lois qu’ils avaient établies.
Nous savons aussi que l’Occident ne dort pas sur ses lauriers et ne fait pas de cadeau à ceux qui osent lui tenir tête. L’exemple de la Russie en est la parfaite illustration. Les Occidentaux ont tout fait pour provoquer la Russie en la poussant à attaquer l’Ukraine pour pouvoir trouver le prétexte pour la déstabiliser. Ayant échoué devant la détermination de la Russie, ils s’apprêtent à négocier avec Poutine auquel ils ont du mal à imposer leurs diktats.
La France et ses relais sionistes
Contre l’Algérie, la France et ses relais sionistes ont déjà prévu plusieurs scénarios. On assiste depuis quelque temps à un pilonnage médiatique sans précédent de l’Algérie, de son peuple et de ses institutions. Les attaques et les insultes fusent de tous côtés, sans pourtant réussir à ébranler la confiance des Algériens qu’on a vus soudés face à ces assauts répétés et profondément unis, s’opposant à l’injustice et vibrant au rythme des mêmes sentiments. Ils savent se défendre et rendre coup pour coup à toute attaque de la part de ceux qui tentent de toucher à sa souveraineté.
Pour ce faire et sournoisement, cet axe hostile commence à avancer ses pions et mobiliser ses relais pour torpiller l’unité de l’Algérie et porter atteinte à son intégrité territoriale. La machine infernale est mise en branle et occupe le terrain en multipliant les déclarations provocatrices, injurieuses et des contrevérités historiques d’essence raciste, à travers une certaine presse révisionniste qui se déchaîne contre l’Algérie.
Tout le monde connaît la puissance de la presse, surtout celle intéressée, partie prenante de cet Occident qui n’hésite pas à broyer toute nation qui lui résiste et qui n’applique pas ses directives et ne se soumet pas à son désidérata, et combien cette puissance peut être néfaste et dangereuse pour les pays qui ne courbent pas l’échine.
On a pu le constater ces derniers jours avec la contribution de plusieurs intellectuels de service, tous acquis aux thèses de l’extrême droite française et de la doctrine sioniste, qui n’ont pas hésité à se déclarer plus Français que les Français.
Cela est clair et est connu par tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté que compte l’Algérie, mais il ne faut pas non plus être alarmiste et exagérer, l’Algérie est capable de se défendre et a les moyens pour contrecarrer toute force qui vise à lui nuire.
* Médecin basé au Canada.
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