Des manifestations ont eu lieu ce matin, jeudi 1er mai 2025, à l’occasion de la fête du travail, au centre-ville de Tunis, pour dénoncer «la dérive autoritaire du régime de Kaïs Saïed» et «le recul des libertés publiques» en Tunisie.
Une première marche de protestation a été organisée contre l’arrestation de l’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab. Elle a pris le départ devant le siège du Tribunal administratif, à la rue de Rome, pour rejoindre le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à la place Mohamed Ali, au centre-ville de Tunis.
Cette marche a été organisée à la demande d’Ahmed Souab, depuis la prison de Mornaguia, et qui a tenu à ce qu’elle prenne le départ devant le Tribunal administratif, où il avait fait l’essentiel de sa carrière, avant de rejoindre ensuite le siège de l’UGTT, dont il fut aussi conseiller juridique.
La marche a ensuite rejoint l’avenue Habib Bourguiba, où d’autres marches de protestation étaient organisées par plusieurs sensibilités politiques libérales et de gauche pour protester contre la dérive autoritaire du régime de Kaïs Saïed et appeler à l’indépendance de la justice et au respect des droits et des libertés.
Par ailleurs, et toujours à l’occasion du 1er mai, le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, a déclaré que le message de la centrale syndicale exprimé dans le discours de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, portait essentiellement sur le respect des libertés, aujourd’hui menacées, selon ses termes.
Sami Tahri a aussi réaffirmé l’unité et l’indépendance de l’UGTT, dénonçant les appels lancés hors des structures syndicales en vue de dissoudre la direction actuelle. «Ces appels n’ont aucun poids pour nous. Certains de leurs auteurs sont d’anciens syndicalistes, mais ils ne représentent plus l’organisation. Il est inacceptable de vouloir remplacer la direction légitime de cette manière», a-t-il martelé.
Le porte-parole de l’UGTT s’est néanmoins dit ouvert au dialogue, y compris avec les voix critiques, à condition que cela se fasse dans le cadre de l’organisation syndicale : «Nous refusons les appels suspects ou formulés en dehors des voies légitimes», a-t-il martelé
Exprimant une vive inquiétude face au recul des libertés, et notamment des droits syndicaux, Tahri a déclaré ; «Au lieu de restreindre les libertés, il faudrait ouvrir un dialogue national inclusif sur les grands enjeux du pays, un dialogue auquel toutes les composantes de la société — organisations, associations, partis, citoyens — devraient participer.» D’autant plus quele pays traverse une grave crise économique et qu’il a besoin d’unité et de solidarité entre toutes les familles politiques nationales pour en sortir.
I. B.
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