Selon le dernier Rapport sur l’investissement dans le monde de la Commission des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) met en évidence un rebond significatif des flux d’investissements directs étrangers (IDE) en 2024 en Afrique, notamment en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie), et particulièrement en Egypte.
Imed Bahri
En 2024, les investissements étrangers sur le continent ont bondi de 75% pour atteindre 97 milliards de dollars, soit 6% des IDE mondiaux, contre 4% l’année précédente. Cette forte hausse est principalement due à un accord international de financement de projets de développement urbain en Égypte.
Hors cette hausse, les IDE en Afrique ont tout de même progressé de 12% pour atteindre environ 62 milliards de dollars, soit 4% des flux mondiaux.
Les efforts de facilitation des investissements ont continué de jouer un rôle important en Afrique, représentant 36% des mesures politiques fav’orables aux investisseurs.
La libéralisation est également restée un élément clé des politiques d’investissement en Afrique et en Asie, représentant un cinquième des mesures adoptées en 2024.
Le rapport montre que les investisseurs européens détiennent le plus grand stock d’IDE en Afrique, suivis des États-Unis et de la Chine.
Les investissements chinois, évalués à 42 milliards de dollars, se diversifient dans des secteurs comme l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire. Un tiers des projets liés à l’initiative «la Ceinture et la Route», une initiative de développement mondial portée par le pays, se concentrent désormais sur les infrastructures sociales et les énergies renouvelables.
En 2024, les investissements étrangers ont augmenté dans la plupart des régions d’Afrique, l’Afrique du Nord étant en tête.
Outre les bonnes performances de l’Égypte, les IDE en Tunisie ont augmenté de 21% pour atteindre 936 millions de dollars, et ceux du Maroc de 55% pour atteindre 1,6 milliard de dollars.
Sur l’ensemble du continent, les financements internationaux de projets (FIP) ont augmenté de 15% en valeur, portés par de grands projets d’infrastructures énergétiques et de transport. En Égypte, les engagements FIP ont plus que doublé.
Le nombre de projets a toutefois diminué de 3%. Les énergies renouvelables ont été le seul secteur à connaître une croissance notable, avec sept transactions majeures d’une valeur d’environ 17 milliards de dollars, principalement des câbles électriques offshore et des centrales éoliennes et solaires en Égypte.
D’autres projets d’énergie renouvelable ont été réalisés en Tunisie, au Maroc et en Namibie.
En revanche, les investissements greenfield ont diminué en Afrique, les annonces ayant chuté de 5% et la valeur de 37% à 113 milliards de dollars, contre 178 milliards de dollars en 2023.
La plupart des pays ont enregistré une baisse des projets greenfield, à l’exception de l’Afrique du Nord, où les investissements greenfield ont augmenté de 12% pour atteindre 76 milliards de dollars, représentant les deux tiers des dépenses d’investissement du continent.
Au niveau sectoriel, les secteurs de la construction et des produits métalliques ont enregistré les plus fortes hausses d’investissements greenfield, tandis que les projets d’approvisionnement en électricité et en gaz ont chuté de 51 milliards de dollars.
Les fusions et acquisitions transfrontalières, qui représentent généralement environ 15% des IDE africains, sont devenues négatives.
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