Selon une analyse publiée par Carthage Magazine à partir des données de Schengenvisa.info.com, les citoyens tunisiens ont dépensé plus de 16 millions d’euros en frais consulaires pour les demandes de visa en 2024. Le nombre de demandes a atteint un record historique de 177 951, avec 38 055 rejets, soit un taux de rejet de 21,39 %.
Cette situation nationale s’inscrit dans une tendance européenne de reprise des flux de visas, avec 11,7 millions de demandes déposées en 2024 et plus de 9,7 millions de visas délivrés.
Les données, compilées à partir des statistiques européennes, indiquent que la France est la principale destination des demandeurs tunisiens, avec 106 617 demandes. Paris a approuvé 85 476 visas et en a rejetés 19 626.
La Grèce est le pays qui enregistre le taux de refus de visas le plus élevé pour les Tunisiens, tandis que l’Allemagne affiche le taux d’approbation le plus élevé parmi les principaux pays de destination.
La charge financière s’est alourdie en milieu d’année en raison de l’ajustement des tarifs européens : à compter du 11 juin 2024, le coût des visas de court séjour est passé de 80 € à 90 € pour les adultes et de 40 € à 45 € pour les enfants de 6 à 12 ans. Cela explique l’écart entre l’estimation de «plus de 16 millions d’euros», également rapportée par les médias tunisiens, et l’estimation plus prudente de 14,24 millions d’euros calculée par SchengenVisaInfo à partir de ses propres hypothèses de moyenne annuelle.
Aux seuls frais consulaires, il faut ajouter les frais des prestataires de services externes. Ces frais, qui varient selon le pays et le prestataire, ne sont pas inclus dans les tarifs européens et augmentent le coût réel supporté par les familles.
2024 marque une augmentation à la fois de la demande de visas Schengen et des dépenses globales pour la Tunisie, dans un contexte européen de tarifs actualisés et de procédures externalisées.
L’écart entre les 14,2 millions estimés et les plus de 16 millions déclarés s’explique par des méthodologies différentes et par l’effet combiné des hausses tarifaires et des frais de service.
La question des frais non remboursables en cas de refus reste au cœur du débat public, avec des appels à une plus grande transparence et à un soutien administratif pour réduire les erreurs de procédure.
I. B.
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