Après l’attaque de la Flottille pour Gaza par Israël, l’Italie s’inquiète, la France ferme les yeux

De nombreuses voix se sont élevées pour condamner l’attaque de la Global Sumud Flotilla par l’armée israélienne. L’Onu a réagi, Rome a mis en garde le gouvernement de Netanyahu. Et Paris ? À l’heure où nous écrivions ces lignes, ferme les yeux.

Mercredi 24 septembre 2025, la flottille humanitaire, composée de militants venus de 44 pays et en route pour Gaza, a été la cible d’attaques israéliennes au large de la Crète, utilisant drones et bombes incendiaires. Onze navires ont été touchés, certains avec des dommages matériels, d’autres simplement menacés par des tirs et explosions.

Face à cette escalade, l’Italie a décidé d’intervenir concrètement : la frégate Fasan, en mer Méditerranée dans le cadre d’une opération «Mer sûre», a été dépêchée pour protéger les navires et fournir assistance. Le ministre de la Défense Guido Crosetto a annoncé la manœuvre après concertation avec la Première ministre Giorgia Meloni, précisant que l’opération n’était pas militaire mais logistique et sécuritaire. Meloni a proposé que l’aide soit déchargée à Chypre ou au Patriarcat latin de Jérusalem, dans l’attente de la réponse des militants.

Israël, pour sa part, a réitéré son refus de laisser les navires entrer dans ce qu’il qualifie de «zone de combat active», suggérant un accostage à Ashkelon. Cette position a provoqué une vive réaction à Rome : députés de l’opposition, dont la députée Stefania Ascari (mouvement 5 Etoiles), ont dénoncé une «attaque terroriste» sur des navires humanitaires et accusé Israël de cibler des militants pour empêcher l’acheminement de l’aide à un peuple affamé et assiégé.

Le coordinateur de la flottille, Wael Nawar, a confirmé que les navires reprennent désormais leur route vers Gaza, appelant la communauté internationale et les citoyens à se mobiliser pour garantir la sécurité des participants et soutenir l’acheminement des aides.

L’Onu et l’Union européenne ont condamné les attaques et demandé des enquêtes indépendantes. Amnesty International France a rappelé que la flottille agit dans le cadre du droit international et que les États doivent protéger ses participants.

Alors que Rome agit et que l’Onu interpelle, la France ferme les yeux, offrant une image de neutralité passoire face à ce qui s’apparente à une nouvelle escalade dans le blocus israélien de Gaza.

Entre tensions diplomatiques et mobilisations citoyennes, la flottille de la Résistance illustre la difficulté du droit international à protéger les acteurs humanitaires dans un conflit ancien et meurtrier.

D. G.

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