Alors que les experts font part de leur inquiétude face à la précarité des finances publiques (avec la persistance, entre autres voyants rouges, de l’inflation, du déficit budgétaire et du surendettement), le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, brosse un tableau plutôt lumineux de l’état de l’économie tunisienne.
La Tunisie «a su honorer ses engagements et préserver la stabilité macroéconomique grâce à une gestion fondée sur la responsabilité nationale et la mobilisation des ressources intérieures», a-t-il déclaré, jeudi 16 octobre 2025, lors de la réunion des gouverneurs des banques centrales et des ministres des Finances de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Menap), dans le cadre des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se tiennent à Washington du 14 au 18 octobre 2025.
Selon la Tap, l’agence de presse officielle, M. Nouri a qualifié l’expérience tunisienne d’«exemple riche d’enseignements» et souligné la capacité du pays à surmonter les crises successives tout en préservant l’équilibre fondamental de l’économie nationale et la viabilité des finances publiques.
Nouri a également souligné le rôle de la politique monétaire, «équilibrée entre flexibilité et rigueur», qui a ancré les anticipations d’inflation, maintenu la vigueur du dinar tunisien face aux principales devises étrangères et amélioré la stabilité du système financier.
Parmi les réalisations, le gouverneur a cité le renforcement des réserves de change et le récent relèvement de la note souveraine de la Tunisie. «Les crises que nous avons traversées ne nous ont pas affaiblis, mais nous ont plutôt rendus plus forts et plus conscients», a-t-il déclaré, soulignant que «chaque tempête que nous avons traversée a renforcé nos institutions et leur capacité à naviguer dans un monde caractérisé par une grande incertitude».
Le débat auquel a pris part M. Nouri portait sur les stratégies visant à renforcer les politiques monétaires et budgétaires afin d’accroître la résilience économique face aux chocs extérieurs croissants, dans un contexte international en rapide évolution.
La stabilité économique «ne peut être importée ou imposée de l’extérieur, mais construite de manière endogène et progressive grâce à la discipline budgétaire, à la cohérence des politiques publiques et à la confiance mutuelle entre les institutions», a-t-il expliqué, faisant ainsi écho aux critiques souvent adressées par le président Kaïs Saïed au Fonds monétaire international (FMI), dont le pays rejette officiellement les recommandations de réformes structurelles assimilées à des … «diktats». Cette approche, a expliqué M. Nouri, a permis au pays de respecter les principales échéances du service de la dette extérieure.
I. B.
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