Bassem Trifi | «Le pouvoir jette en prison quiconque s’oppose à lui»

La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) «est attachée à la neutralité et plus soucieuse d’appliquer la loi que le ministère de la Justice lui-même», a déclaré son président, Me Bassem Trifi, en réaction au communiqué de ce département accusant de l’organisation de violer les termes de la convention relative aux visites des prisons.

Me Trifi, qui parlait lors d’une conférence de presse aujourd’hui, mercredi 10 décembre 2025, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à Tunis, dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme, a expliqué que la LTDH a respecté la dite convention la liant au ministère de la Justice et n’en a jamais violé les dispositions, ni diffusé d’informations erronées, s’élevant contre la volonté des autorités de faire des prisons des lieux hermétiquement fermés.

Me Trifi a révélé que l’accusation selon laquelle la Ligue aurait manqué à ses obligations est infondée et a appelé le ministère de la Justice à respecter ses engagements et les dispositions de sa convention avec la LTDH.

«La Ligue tire aujourd’hui la sonnette d’alarme concernant les droits de l’homme, alors que le travail civil et politique est criminalisé et que des journalistes, des militants de la société civile et des hommes politiques sont poursuivis en justice», a déclaré Me Trifi, notant que «le pouvoir politique en place n’écoute que lui-même et jette en prison quiconque n’est pas d’accord avec lui».

Rappelons que le ministère de la Justice a démenti les informations diffusées dans les communiqués publiés par la LTDH et plusieurs de ses sections régionales concernant «l’existence d’une décision de résiliation implicite» de l’accord signé le 10 juillet 2015 entre les deux parties et qui autorise des délégations de la Ligue à visiter les prisons dans tout le territoire de la république.

Le ministère affirme avoir constaté des manquements répétés de la part de la Ligue, notamment la diffusion de données erronées sur la situation de certains détenus, en violation des obligations de neutralité et de transparence prévues par la convention.

I. B.

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